On dirait que tout le monde a compris qu’on doit rogner sur les dépenses. Et bien évidemment, les secteurs cruciaux comme la santé, l’éducation et la culture risquent d’en pâtir. Mais comment peut-on accepter que les conditions de vie des plus précaires progressent à un rythme plus lent que celles des plus fortunés? La question, qui appelle une réponse évidente, laisse à réfléchir. Il semblerait en effet nécessaire d’économiser, compte tenu de la situation financiere de l’État. Toutefois, il est inacceptable que ces coupes touchent toujours les mêmes groupes de personnes. Les derniers indicateurs montrent que les inégalités ne cessent d’augmenter, atteignant ainsi des niveaux parmi les plus importants en trente ans. Il n’est donc pas surprenant que beaucoup d’entre ceux qui souffrent se tournent vers l’extrême droite, qui, comme à son habitude, ne demande rien en retour.
La fin des aides sociales et le gel des montants et des seuils des minimas sociaux risquent d’empirer les choses. Dans le même temps, une énième réforme de l’assurance chômage est sur le tapis, destinée à réduire la durée des droits tout en durcissant l’accès à ces services. Cela survient alors qu’une réforme précédente, il y a deux ans, a directement participé à cette paupérisation. Et cela ne s’arrête pas là : un reportage dans le Finistère révèle la réalité de la crise des plus démunis. Notre Premier ministre, qui a présidé le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté de 2020 à 2025, a fait la promesse de laisser au Conseil national la tâche d’établir un objectif de réduction de la pauvreté sur dix ans, une déclaration qui, finalement, ne coûte rien. Mais, surtout avec les élections qui approchent (municipales et présidentielles) et la possibilité d’un renouvellement du gouvernement à la rentrée, il est fort probable que ce dernier rapport finisse par être oublié. Entre-temps, sans des décisions six alterentives efficaces, il est indubitable que les inégalités ne feront que se creuser davantage.
