Les juges du Conseil constitutionnel ne cessent de faire parler d’eux. Après avoir remis en question en juin la loi sur la justice des mineurs, ils ont cette fois-ci surtout eu les yeux sur deux textes cruciaux. En effet, le 7 août, ces sages ont réduit en bouilli la portion sur la prolongation de la rétention administrative pour les étrangers dangereux incriminés. Mais ce n’est pas tout: le même soir, ils ont aussi rejeté plusieurs points de la loi Duplomb touchant à l’agriculture.
Des politiques en émoi
La réaction des figures de la droite française a été instantanée, arborant frustration et colère. Éric Zemmour, le leader du mouvement Reconquête, n’a pas caché son mécontentement sur le réseau X. Il accuse clairement le Conseil de prendre un virage politique en utilisant des textes n’ayant, selon lui, jamais dû être recevables sur le plan constitutionnel. « On s’enfonce dans un gouvernement des juges », souligne-t-il, appelant à redresser nos institutions.
Éric Ciotti, député et président de l’Union des Droites pour la République, ajoute son consensus sur les réseaux sociaux. À ses yeux, une caste monopolise nos institutions, dénaturant l’héritage du général de Gaulle. Il conclut stinguy : « Mettons fin à cette dérive dans les urnes ! ».
Quand le peuple ne trouve pas son compte
Laurent Wauquiez, également issu de la droite, n’est pas en reste. En condamnant les décisions du Conseil constitutionnel, il s’interroge sur la normalité de voir cette instance annuler ce qui était tout à fait légal il y a cinq ans. Il voit dans cette ingérence un véritable enjeu pour notre démocratie.
À l’opposé, la députée UDR de l’Isère, Hanane Mansouri, a exprimé son indignation face à l’annulation de ce qu’on a appelé la loi Philippine. Célèbre pour son cadre législatif visant à prolonger jusqu’à 210 jours la détention des étrangers jugés dangereux, ce texte a été une tentative de protéger les citoyens français. « Encore une fois, les juges non-élus mettent en péril la sécurité des Français avec cette décision irresponsable », déclare-t-elle.
Christian Estrosi, maire de Nice, partage cet avis en affirmant que cela représente une attaque flagrant contre la volonté populaire.
Le Conseil constitutionnel, qui se compose de neuf membres partiellement nommés par le président de la République, est censé garantir la conformité des lois à notre Constitution. Pourtant, ces dernières années, le corps souffre d’une mauvaise réputation, accusé de juger de manière politique en faveur du pouvoir en place.
