États-Unis – La déclaration de Trump a enfin eu lieu après de nombreuses spéculations dans les médias qu’Américains attendaient avec impatience. Lors d’une conférence de presse ce lundi 11 août, Donald Trump a proposé le déploiement de la Garde nationale dans la capitale fédérale, revendiquant un besoin urgent d’un contrôle fédéral sur le maintien de l’ordre à Washington DC. Cette annonce marque une étape décisive dans la volonté de Trump de reprendre le contrôle de cette ville emblématique.
Regardons comment cela a commencé. Le 3 août, aux alentours de 3 heures du matin, un jeune de 19 ans nommé Edward Coristine se fait agresser. D’après un rapport de police relaissé par Politico, deux adolescents de 15 ans ont été interpellés alors qu’ils tentaient de s’enfuir avec un iPhone volé d’une valeur d’environ 1 000 dollars.
Edward Coristine, surnommé « Big Balls », était en fait un protagoniste du DOGE, une structure mise en place par Donald Trump pour réduire au silence certains aspects de l’administration à travers les manœuvres d’Elon Musk et ses proches。
Travaillant sur divers projets tels que l’agence américaine pour le développement international et l’instauration des Gold Cards (des visas pour les riches), Coristine est loin d’être un inconnu. Après la dissolution du DOGE, il a pris une nouvelle fonction au sein de la Sécurité sociale et son incident a rapidement suscité la colère du président.
Une déclaration marquante depuis le Bureau ovale
Dans les jours qui ont suivi l’agression d’Edward, considéré comme « génial » par Elon Musk, Trump a utilisé ses réseaux sociaux pour faire part de son indignation. Il n’a pas hésité à affirmer que « les crimes à Washington DC sont hors de contrôle ». Sa déclaration sans équivoque a révélé son intention de prendre des mesures drastiques s’il estimait que la situation n’évoluait pas rapidement en faveur de la sécurité publique, en mentionnant la possibilité de fédéraliser la ville.
Peu après, on a appris que dans le cadre de son projet, Trump envisageait de mettre la Garde nationale à disposition pour aider à gérer la situation de manière rapide. C’est un fait à noter, car la Garde nationale de Washington DC rentre dans une catégorie particulière : elle est sous la direction du président et non d’un gouverneur ou du maire de la ville.
La singularité de Washington DC
Alors, pourquoi tout ce remue-ménage sur cette ville ? À la base, Washington DC détient une nature politique unique qui en fait un lieu à part. Pour commencer, le District of Columbia n’est pas considéré comme un État. Il représente le siège du gouvernement des États-Unis avec des institutions cruciales comme la Maison Blanche et le Congrès. En fait, la Constitution limite la taille de DC à 10 miles carrés (soit environ 26 km²).
Avant 1973, c’était le Congrès qui gérait la ville. Depuis lors, un maire et des conseillers municipaux élus se sont occupés de l’administration. Cependant, le Congrès garde toujours un œil sur ce qui se passe localement, pouvant annuler certaines décisions. Autre fait marquant, parce que Washington DC n’est pas un État, il n’a pas de sénateurs et son représentant à la Chambre a un pouvoir d’engagement limité. C’est d’ailleurs pourquoi le slogan « taxation sans représentation » est souvent utilisé ici.
D’ailleurs, pour atténuer ce sentiment d’injustice, un projet de loi a été instauré par la Chambre des Représentants, alors détenue par les démocrates, pour faire de DC le 51e État américain.
Vers une interlocation controversée
Cette volonté de réarranger les priorités de la capitale n’est pas sans rappeler les anciennes déclarations inattendues de Trump. Loin d’être fermées aux procès lors de la campagne présidentielle précédente, il avait qualifié Washington de « demeure du mal ». À plusieurs reprises, il a laissé entendre qu’il souhaitait mettre fin à ce qu’il considère comme la mauvaise gestion de la ville.
Récemment, la situation a été aggravée avec l’agression d’Edward Sy Trong, fournissant un prétexte à Trump pour activer son agenda. Il a exprimé sur Truth Social un appel à la communauté sans-abri pour qu’elle vacille immédiatement leur présence de la ville et a publié plusieurs images pour étayer ses propos. Dans le cadre de ces déclarations, il a également mis en avant sa campagne visant à rendre la ville « plus sécurisée et agréable ».
Il ne fait aucun doute que Trump prône une « libération » de la ville à l’issue de sa déclaration, promettant que le contrôle fédéral sera renforcé sur son territoire. À la lumière des événements récents, pourrait-il éventuellement obtenir un contrôle total sur Washington ? Cela dépendrerait toutefois de l’accord du Congrès, qui pourrait soulever des objections et initier des procédures judiciaires. Cependant, une étape significative a clairement été franchie, marquant un retournement de situation significatif.
Les échanges diplomatiques européens se réunissent ce lundi avant un sommet Trump-Poutine qui suscite beaucoup d’intérêts.
