Vote de confiance : Le gouvernement Bayrou face à un gros défi

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Le défi qui se présente au Premier ministre François Bayrou est indéniable. Ce lundi, il a annoncé qu’il demanderait un vote de confiance afin de clarifier son budget pour 2026. Cela se déroulera dans le cadre d’une session spéciale de l’Assemblée nationale prévue pour le 8 septembre.

Lors d’une conférence de presse, Bayrou a déclaré : « J’engagerai, ce jour-là, la responsabilité du gouvernement, en faisant appel à l’article 49.1 de la Constitution. »

RN, LFI, PS… Qui votera (ou pas) la confiance à François Bayrou le 8 septembre ?
Aperçu de la situation politique actuelle.

C’est un véritable coup de poker pour le Premier ministre, car en cas d’échec, son gouvernement pourrait tomber. Espérons que les 210 députés centrés, sans inclure les désinscrits du bloc Liot, apporteront leur soutien. Toutefois, l’attention se portera également sur les autres députés présents ce jour-là.

Alors qu’il lui faut obtenir une majorité significative (288 voix, avec trois sièges vacants, pour renverser le gouvernement par une motion de censure), un simple scrutin de confiance nécessite seulement une majorité relative pour maintenir un gouvernement, comme l’explique Alexandre Viala, professeur de droit constitutionnel à l’Université de Montpellier.

Les calculs sont mis en route, voici quelques scénarios envisageables.

Un espoir si le PS ne se prononce pas contre ?

Aussitôt que le vote a été annoncée, plusieurs partis politiques ont déjà défini leur position. Le Rassemblement national (RN), avec 123 députés, a établi son refus, via Marine Le Pen, de donner sa confiance au gouvernement. L’Union des droites pour la République (UDR), forte de ses 15 députés, a également indiquer son opposition, ajoutant le président du parti, Éric Ciotti.

Vient ensuite La France insoumise (LFI, 71 députés), le groupe communiste Gauche Démocrate et Républicaine (GDR, 17 députés) et le groupe Écologiste et social (38 députés). Dans ce cas, même si ils sont rejoints par le Parti socialiste (PS), qui a communiqué un peu plus tard dans la soirée de ce lundi, on ne pourrait atteindre que 264 voix, un chiffre probablement insuffisant si aucun député ne s’absente.

Si le PS vote la défiance, le gouvernement est en péril

Inversement, si toute la gauche choisit le rejet avec le RN, peu importe la présence ou l’absence de l’UDR, cela pourrait engendrer un soutien supérieur à 300 voix. Toutefois, ceci suppose la présence totale des députés et leur vote unanime.

En début de soirée, le Parti socialiste maintenait le mystère sur sa position. Olivier Faure avait exprimé qu’il serait impensable que les socialistes apportent leur confiance au Premier ministre, qui selon lui, avait déjà fait ses choix. Cela a été exprimé dans une interview publiée dans Le Monde. Pour sa part, Boris Vallaud, leader des députés socialistes, a par la suite annoncé que son groupe voterait contre. Il a justifié cette position en disant : « Il nous faut un autre Premier ministre et surtout une autre politique », faisant référence à ses tweets via X.

Des discussions pour tenter de convaincre ?

Une incertitude demeure cependant, notamment le vote du groupe Liot (23 députés) et celui des non-inscrits (11 députés). Ces 34 voix pourraient jouer un rôle mineur… Mais si le PS ne vote pas en opposition ou choisit de s’abstenir, alors Charles de Courson et ses collègues pourraient revêtir l’habit de héros du jour pour la survie du gouvernement.

François Bayrou a déclaré dans des propos rapportés par Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale et ancienne chef du gouvernement, que ces quinze jours à venir donneraient l’opportunité d’échanger avec les groupes parlementaires sur le sens du vote à venir, orientant le débat comme une nécessité de réduire le déficit plutôt que d’autres aspects budgétaires.

Persiste-t-il une chance de revirement ? Actuellement, le sort du gouvernement oscille telle une épée de Damoclès.

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