Sabrina Carpenter et son album « Man’s Best Friend » : Une décennie de controverse sur la sexualité féminine dans la musique

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La sortie du dernier album de Sabrina Carpenter, « Man’s Best Friend », ce vendredi 29 août, a suscité de vives réactions et ravivé les discussions sur l’hypersexualisation des femmes dans l’univers de la musique.

Quand l’album a été annoncé, peu de gens savaient que cela établirait un véritable point de friction. À peine un an après le succès colossal de son précédent projet Short n’ Sweet, le public a été exécuté à l’idée de voir de nouvelles œuvres. Cependant, cette révélation a rapidement glissé vers des sentiments d’incompréhension et même d’indignation.

La pochette, dévoilée en juin dernier sur les réseaux sociaux, montre la jeune femme de 26 ans, coiffée et maquillée comme une poupée, à quatre pattes. Habillée d’une robe noire moulante et de talons aiguilles, elle est saisie alors qu’un homme, caché derrière un costume, tient son doigt dans les cheveux de l’artiste comme s’il tenait une laisse. À côté d’elle, un bichon étiqueté “Man’s Best Friend” contraint de renvoyer à cette thématique de maillon avec l’album.

La couverture de l’album « Man’s Best Friend » de Sabrina Carpenter : icône ou dérision féministe ?

Satire ou objectivation ?

Ce visuel a généré un vrai feu d’artifice sur les plateformes sociales. Beaucoup ont jugé que Sabrina promote l’image de la femme-objet, en introduisant des notions comme la « trad wife », c’est-à-dire l’épouse entièrement dédiée à son mari. Cette pose et le contenu du visuel semblent jouer sur les attentes du male gaze, renforçant les stéréotypes dégradants associés au corps féminin. Quelques critiques sont même allés jusqu’à parler d’une forme de pornographie soft.

Pourtant, d’un autre côté, des partisans soutiennent l’idée que Sabrina cherche à ironiser à travers ce message-là, remettant en question les normes de la sexualité dans un cadre patriarcal. Mais pour cette partie du public, son a pourrait en réalité être perçue comme de l’empowerment et une réutilisation maligne de ses propres mécanismes de commercialisation, à l’instar de féministes iconiques comme Madonna ou Beyoncé.

On est donc face à un vrai débat : est-elle une pionnière de la déconstruction des codes imposés par la société ou au contraire, une simple actrice consciente de la norme qu’elle adopte ? À peine à peine l’album annoncé le lendemain, elle a fait la couverture de Rolling Stone, apparaissant seulement vêtue de bas et largement maquillée. Cet exposé fait encore réagir, et pas seulement en bonnes termes.

Corsets et a

Sabrina n’en est pas à sa première provocation ; ancienne enfant star de Disney grâce à son rôle dans la série Le monde de Riley , elle se réinvente à travers des thèmes plus audacieux et des images ultraféminines, en raisons probantes qu’il faut dire des icônes pop comme Britney ou Miley, réclamant un espace où elle puisse exprimer indépendamment sa sexualité.

« J’ai toujours embrassé ma féminité, que cela signifie porter des choses aussi osées que corsets ou brelages en dentelle, tant mieux pour moi », a-t-elle récemment partagé lors d’un entretien avec TIME.

Ses concerts sont souvent commentés grâce à ”ces tenues audacieuses”, qui incluent des performances à-vif. Elle fait des enchainements de cliché pouvant provoquer des questionnements et choquer les parents envisageant d’emmener leurs enfants à ces shows. Les médias reposent cependant principalement leurs attentions là-dessus, omettant les morceaux plus profonds et introspectifs présents dans son répertoire. La jeune femme semble frustrée par cette idéalisation de son art.

« C’est fou de voir comment les gens s’énervent, en fait ça prouve qu’elles attachent une telle connotation au sexe ». Elle dramatise cette fixation : « C’est systématiquement les moments de Juno que vous spécialisez. Mais mes concerts ont bien plus de nuances.

Hypersexualisation ou ironie ?

Sabrina Carpenter est-elle devenues plus qu’une simple icône ? Katrina Muller-Townsend, psychologue à l’Université Edith Cowan soulève la question : « Sommes-nous face à la provocation ou notre propre interprétation vient parfois à floconner des extrêmes un peu biaisés ? ». Pour l’universitaire, des œuvres aussi saisissantes rappellessent des normes sociales qui pourraient blesser des représentations de pouvoir féminin.

Ces analyses amènent à un remaniement du paysage médiatique, relançant par la dizaine ces qu’en disent les acteurs concernés. Bien conscient de la manière dont elle est perçue, Sabrina Carpenter le souligne, insistant sur le fait qu’elle ne fait qu’utiliser sa propre ‘marque’ tout en étant objet de vitrine sur le jugement d’une époque. « Je n’ai jamais compris une période aussi socioculturelle de surveillance accrue sur les femmes » note avec pertinence. “Et croyez-moi, cela ne concerne pas seulement moi, mais aussi d’autres artistes. »

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