François Bayrou intensifie les consultations politiques à une semaine du vote de confiance

Estimated read time 4 min read

À l’approche du vote de confiance crucial prévu la semaine prochaine à l’Assemblée, François Bayrou prend les choses en main par une série de consultations politiques.

Malheureusement, ces démarches semblent vouées à l’échec, surtout face au rejet fracassant du Parti socialiste et aux critiques émanant de même de ses propres partenaires de coalition. En somme, le sort de son gouvernement ne paraît pas très reluisant.

François Bayrou a commencé lundi par rencontrer les responsables du Parti communiste, et poursuivra sur sa lancée avec des échanges mardi et mercredi avec notamment les dirigeants des partis alliés à la coalition présidentielle, ainsi que ceux du Rassemblement national.

La chef des députés du RN, Marine Le Pen, prévoit d’honorer ce rendez-vous pour « courtoisie républicaine », ajoutant cependant qu’elle n’attend rien de ce dialogue. Le Rassemblement national reste principalement tourné vers une éventuelle dissolution de l’Assemblée, avec l’idée de sortir gagnant de la situation selon les sondages. Elle a clarifié cela dans une récente réunion de campagne du parti.

Le budget : une honte dénoncée

De son côté, le chef des communistes, Fabien Roussel, n’a pas hésité à qualifier le budget de François Bayrou de « honteux » et a même réclamé un nouveau Premier ministre provenant de la gauche. Normalement, toute l’attention se serait tournée vers la rencontre convoquée jeudi matin avec le Parti socialiste, dont les voix sont essentielles pour la survie du gouvernement face à l’opposition de la gauche unie et du RN.

Mais Olivier Faure a d’ores et déjà crevé l’abcès en annonçant la décision proclamée des socialistes : ils ne voteront pas la confiance et se sentent prêts à prendre la relève de François Bayrou à Matignon. Même l’ex-président, François Hollande, est tombé d’accord pour dire qu’il n’appuiera pas la confiance, stigmatisant à son tour les méthodes du Premier ministre.

Selon Olivier Faure, il semble que François Bayrou soit en train de faire sa « tournée d’adieux » en intensifiant ses interventions, après avoir surpris tout le monde la semaine dernière en plaçant son gouvernement sous la menace de la responsabilité sur son chemin de désendettement qui impliquerait un budget de 44 milliards d’euros.

Alerte au sein des Républicains

François Bayrou pourra trouver un soutien inattendu auprès de son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a encouragé les députés de sa formation à ne pas « rejoindre les incendiaires » opposés à sa délicate situation, alors même que les LR ont des avis divergents sur la question.

Quant au Premier ministre, il insiste sur la nécessité de défendre sa position, même si ses critiques à l’encontre de l’opposition font douter, au sein même de sa majorité. La présidente de l’Assemblée nationale,Yaël Braun-Pivet, a reconnu que ces derniers temps, « peut-être aurait-il fallu plus dialoguer cet été’«  et a déploré quelques-{пеux-trois-points:} dires maladroits de François Bayrou concernant l’opposition « en vacances. »

Quel avenir pour la coalition ?

D’un point de vue stratégique, elle souligne la nécessité d’abandonner les mesures controversées, comme la suppression de deux jours fériés, une proposition qu’a également partagée Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France (LR). « Ce plan est simplement injuste, je l’avais annoncé dès la mi-juillet, mais le Premier ministre n’a pris aucune initiative pour corriger cela », a-t-il regretté sur Franceinfo.

Si ce premier round de négociations ne porte pas ses fruits, les débats qui se tiennent actuellement permettront peut-être simplement de préparer l’après-8 septembre. Ni les socialistes, ni le camp présidentiel, encore moins le bloc de droite, ne souhaitent de dissolution, mais une question se pose : peuvent-ils toutes s’entendre au nom de la « stabilité des institutions » pour former un nouveau gouvernement, laissant de côté les « irritants » jusqu’en 2027, comme le suggère Yaël Braun-Pivet ?

À gauche, La France Insoumise (LFI), favorable à une présidentielle anticipée, a déjà prévenu que la confiance ne serait pas accordée à un gouvernement ne présentant pas un projet de rupture, a fait savoir leur chef de file à l’Assemblée, Mathilde Panot, sur France 2.

Paradoxalement, alors que Bruno Retailleau prend position, Valérie Pécresse, présidente des LR en Île-de-France, est également en faveur d’élections présidentielles anticipées, écartant, elle, l’idée d’une nouvelle dissolution. Pendant ce temps, la situation politique, sans aucun doute folle, est aussi suivie de près à l’international. Christine Lagarde, présidente de la BCE, a souligné lundi que tous ces risques de chute gouvernementale « sont préoccupants ».

Related Posts: