François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a partagé son avis mardi sur la situation économique du pays. Selon lui, il n’y a pas de quick fix pour redresser nos finances publiques — il va falloir fournir des efforts.
« Il est essentiel que cet effort soit équitable et partagé », a-t-il souligné, notant que, comme souvent, la clarté dans le débat public est primordiale. « Il ne faut pas rater l’occasion d’agir; plus tard nous attendrons, plus les décisions risques d’être douloureuses », a-t-il ajouté, comparant la situation avec celle de certains pays voisins qui ont réussi à rétablir leurs finances avant nous.
Les Objectifs pour 2029
Continuant dans la lignée des ambitions véhiculées par le gouvernement, M. Villeroy a réaffirmé la nécessité de ramener le déficit public à 3 % du PIB d’ici 2029, contre les 5,4 % projetés pour 2025. Cela veut dire que les dépenses publiques ne doivent pas croître plus rapidement que l’inflation annuelle, incluant 2026.
Lors d’une précédente intervention à Sud Ouest, il avait également plaidé pour un vrai débat sur la question de la dette, en rapport avec l’arrivée du vote de confiance du gouvernement à l’Assemblée nationale.
En dépit d’une « forte incertitude actuelle », Villeroy de Galhau a voulu souligner que l’inflation en zone euro, où elle s’élève à 2,1 % sur un an, ainsi qu’en France à 0,8 %, est bien maîtrisée selon Eurostat. Cela devrait assurer des taux d’intérêt favorables et soutenir la reprise du pouvoir d’achat.
En ce qui concerne notre croissance économique, avec la récente confirmation de l’Insee d’une augmentation de 0,3 % du PIB au deuxième trimestre, celle-ci devrait au moins atteindre le +0,6 % prévu par la Banque de France pour 2025, comme l’a noté Villeroy de Galhau.
À l’issue de ses réflexions, il a insisté : avec cette résilience relative, c’est un moment crucial pour s’attaquer à notre défi numéro un — les déficits trop élevés et notre dette considérable. Sinon, on risque de “maintenir l’incertitude” pour les familles et les entreprises et “étouffer nos marges budgétaires pour l’avenir”.
