Inventivité et rusticité en action ! L’armée de Terre a décidé de tirer parti de vieux canons pour répondre à un besoin pressant : lutter efficacement contre les drones. Oui, vous avez bien entendu ! En pleine attente de nouveaux véhicules blindés spécifiquement dédiés à la lutte anti-drone, qui ne seront disponibles qu’en 2028, la Section technique (STAT) a trouvé une solution originale.
Ils ont ressorti des vieux canons de 20 mm, datant des années 70, qui étaient sur le point d’être conservés… Ou, devrais-je dire, mis au rebut. Le système, nommé « Proteus », s’inscrit dans cette nouvelle stratégie. Il se compose d’un camion TRM 2000, développé par Renault dans les années 80, armé d’un de ces vieux canons, mais attention ! Il y a aussi une caméra thermique d’installation, ça en jette, non ?
« Ce système colmate des failles dans la lutte contre les drones. Certes, c’est moins coûteux, mais il est aussi efficace pour protéger les unités au sol, même à basse altitude », précise un officier de la STAT, très enthousiaste. Ce projet a vu le jour rapidement, en quelques mois et à coût maîtrisé. En septembre, le 35e régiment d’artillerie parachutiste basé à Tarbes a déjà reçu six exemplaires.
Le Proteus est typiquement l’exemple de ce que souhaite le chef d’état-major : adapter l’armée de Terre à des menaces contemporaines, un besoin d’agilité et de puissance clairement identifiés lors de sa conférence de rentrée à la presse.
L’IA à la rescousse pour la version 2 du Proteus
Une mise à jour du concept est déjà en préparation, avec une prochaine version : le Proteus 2. Attention, cette version conservera les vieux canons de 20 mm, mais ils seront désormais montés sur des châssis beaucoup plus modernes de Scania, conçus pour les forces spéciales. Cela permettra une meilleure efficacité, manuellement opérée par quatre opérateurs.
Mais ce n’est pas tout ! Le Proteus 2 promet deux améliorations de taille : une conduite de tir plus efficace et l’intégration d’une intelligence artificielle en partenariat avec l’AMIAD (Agence ministérielle de l’intelligence artificielle de défense). Elle sera là pour faciliter le suivi des cibles aériennes, en affinant la détection, reconnaissance et destruction des menaces, qu’il s’agisse de minidrones jusqu’à 500 mètres ou même d’hélicoptères à 1,5 kilomètre de distance.
Enfin, un appel d’offres a été lancé pour la fabrication de 50 unités du Proteus 2, avec la livraison prévue pour 2026. Le choix de l’industriel est imminent et le contrat sera attribué bientôt.
