Des tensions politiques en Moldavie. Les chefs du bloc patriotique prorusse contestent la victoire du parti proeuropéen lors des élections, accusant même d’autres partis d’avoir manipulé le scrutin.
Les électeurs moldaves ont voté ce week-end pour les élections législatives, et c’est le parti proeuropéen PAS qui a terminé en tête avec un peu plus de 50% des voix, d’après les résultats officiels. Cependant, cette victoire semble diviser l’opinion sur les réseaux sociaux, de nombreux utilisateurs dénonçant des irrégularités dans le processus électoral.
Certains internautes ont déclaré : « Les électeurs n’ont même pas pu accéder aux bureaux de vote. » D’autres soutiennent que la Moldavie a interdit à deux partis de se présenter 48 heures avant le scrutin pour ‘financement illégal et présomptions de corruption des électeurs.’
Cette narrative est reprise par des responsables politiques de l’opposition, dont Igor Dodon, ancien président et figure influente du bloc prorusse, qui a même Congrèproclamé sa victoire, appelant à des manifestations dans la capitale.
Des procédures contestées
Les accusations d’empêchement de vote sont principalement illustrées par des témoignages concernant la région de Transnistrie, où la présence de forces russes est marquée, favorisant largement le bloc prorusse. De plus, des rapports mentionnent des embouteillages sur des ponts menant à quelques bureaux de vote, au nombre strict de douze, alors qu’ils étaient 30 lors d’un référendum précédent.
Quant à la participation électorale, elle reste stable : 51,9% des inscrits ont voté, contre 52,3% lors des précédentes élections en 2021, mettant en lumière que l’affluence n’était pas inhabituel.
Interdictions de partis sous le souffle russe
Un autre point de discorde est l’interdiction pour deux partis de se présenter : la requête émane de la Central Electoral Commission, qui a communicate cette décision un jour avant le scrutin, suite à des accusations de financements illégaux et d’achats de voix. Ce genre d’accusations et de décisions laisse certains internautes sceptiques. L’un des partis, « Cœur de la Moldavie », fera face à une suspension d’activité pendant un an. Le second parti, « Grande Moldavie », également exclu, aurait été pointé du doigt pour des pratiques électorales douteuses, probablement en lien avec des influences venant de Moscou.
Ingérences artificielles et désinformation
Les accusations historiques d’ingérences par des acteurs russes sont apparues, comme le confirme Mediapart. Une habitante de Gagaouzie a même signalé avoir reçu de l’argent pour voter en faveur du bloc prorusse, corroborant des pratiques suspectes persistant depuis des mois, faisant allusion à un oligarque moldave en exil à Moscou.
Des informations circulant sur diverses plateformes, y compris Telegram, dénoncent des campagnes de désinformation visant à discréditer le gouvernement moldave et ses relations avec l’UE. De leur côté, les autorités moldaves alertent sur ces tentatives d’influence, révélant que plus de 1 000 chaînes sur YouTube avaient été supprimées pour lien avec ces activités. Une porte-parole de la Commission européenne a même réagi, disant que la Russie utilisait des méthodes de manipulation de plus en plus sophistiquées.
