La tension est palpable entre Gérald Darmanin et Gabriel Attal. Avec la crise politique actuelle, le garde des Sceaux, qui était resté au calme, a décidé de prendre la parole sur LCI le 14 octobre. À peine quelques jours après sa nomination dans le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu, il a fait savoir qu’il était « choqué » par les déclarations de Gabriel Attal, qui a avoué ne plus « comprendre » les décisions d’Emmanuel Macron. Ce même jour, Darmanin a aussi annoncé son retrait officiel du parti Renaissance, dirigé, ironie du sort, par l’ancien Premier ministre. Dans une lettre adressée à ce dernier, il a écrit : « Peu importe les divergences d’opinion avec le président, elles ne doivent pas être exprimées si publiquement par le mouvement qu’il a fondé », a rapporté Le Monde le 17 octobre 2025.
C’est un vrai coup de semonce. Les critiques de Gabriel Attal adressées à Emmanuel Macron, qui ont suscité la colère de Darmanin, ne passent pas inaperçues. Lors d’un entretien sur TF1 le 6 octobre, Attal avait indiqué qu’il ne comprenait plus la direction du président, signifiant ainsi une rupture marquée avec l’Élysée. Pour Darmanin, une telle prise de distance est inacceptable car la loyauté envers le chef de l’État doit rester une priorité. Sur LCI, il a dénoncé des aventures individuelles et précoces dans le camp présidentiel, accusant Attal d’affaiblir davantage une majorité déjà en difficulté depuis la dissolution de 2024. Il a lancé : « Il est temps de mettre un terme aux jeux partisans », appelant à plus d’unité et de responsabilité.
Darmanin, souteneur fidèle de Macron en quête d’avenir
Gérald Darmanin, un autre soutien inébranlable du président Emmanuel Macron, s’aligne parfaitement sur la ligne du Premier ministre Sébastien Lecornu, qu’il connaît bien. Le Monde révèle qu’il a adhéré à la « motion Lecornu » stipulant qu’aucun ministre ne doit nourrir d’ambitions présidentielles pour 2027. Officiellement, le garde des Sceaux déclare prendre « un congé de tout engagement politique » pour se concentrer sur ses responsabilités ministérielles. Toutefois, il reste, dans l’ombre, un observateur attentif des échéances à venir. « Bien sûr qu’il pense à la présidentielle, mais, comme en patinage artistique, il doit exécuter certaines figures imposées plutôt que de faire des interprétations libres. Le Premier ministre et le contexte lui dictent de garder le silence sur la présidentielle pour quelques mois », a commenté avec humour un député MoDem cité par Le Monde. En choisissant de rester du côté macroniste, Darmanin opte pour une stratégie de silence astucieuse pour rester discrètement dans la course aux élections présidentielles de 2027.
Article écrit en collaboration avec 6Medias.
