À l’approche de l’hiver et de la montée des factures de chauffage, de nombreux foyers en France se tournent vers des solutions de chauffage jugées naturelles et accessibles. Parmi ces solutions, le chauffage au bois, souvent considéré comme économique et respectueux de l’environnement, soulève de vives inquiétudes. Une étude montre qu’il pourrait y avoir des risques de santé sous-jacents, en particulier pour les femmes.
Le chauffage au bois : un confort d’hiver aux dangers cachés
Alors que la température baisse, l’attrait pour le chauffage au bois retrouve de l’élan. Toutefois, une étude récente amène les chercheurs à s’interroger sur les véritables implications de ce mode de chauffage, surtout axé sur son impact sur la santé. Bien que ce type de chauffage semble idéal, beaucoup d’experts mettent court de deuil sur les dangers qu’il peut présenter, en particulier la relation entre l’utilisation de bois comme source de chaleur et le cancer du poumon.
Chauffage au bois : réflexion à deux fois
Environ 7 millions de foyers en France se réchauffent au bois, considéré à la fois comme un choix économique et écolo. Toutefois, comme le mentionne Santé Publique France, il est crucial de souligner que ce mode de chauffage est le premier émetteur de particules fines dans le pays, représentant 43 % des émissions de ces PM2,5, qui pénètrent profondément dans les poumons humaines. Ceci entraîne environ 40 000 décès par an à cause de cette pollution, en mettant fortement en péril la santé publique.
Une étude parue dans la revue Environment International en 2023 révèle que les femmes sont particulièrement aux prises avec ces dangers domestiques, identifiant leur exposition accrue par rapport aux hommes.
Le lien extraordinaire des risques révélés par l’étude
Cette enquête, nommée Sister Study, a examiné les cas de 50 000 femmes américaines dont les sœurs ont été atteintes du cancer. Les participantes ont été interrogées sur leurs habitudes de chauffage, impliquant des éléments tels que les types de combustibles et la fréquence d’utilisation du chauffage. Les résultats sont stupéfiants :
- Utiliser le chauffage au bois régulièrement augmente le risque de cancer du poumon de 43 % chez les femmes.
- Celles utilisant un poêle ou une cheminée plus de 30 jours par an voient leur risque grimper à 68 %.
Les chercheurs identifient la combustion de biomasse comme responsable de polluants cancérigènes tels que les hydrocarbures aromatiques polycycliques ou le benzène.
Pourquoi ce risque est plus élevé chez les femmes
L’aspect intriguant de cette étude est le fait que les femmes subissent les conséquences du chauffage au bois de manière plus aiguë que les hommes. Plusieurs facteurs pourraient en être la cause :
- Une exposition plus fréquente au sein des foyers, habitués à passer davantage de temps à domicile.
- Différences biologiques : certaines recherches suggèrent que les femmes peut avoir une vulnérabilité plus forte aux particules fines.
- Historique sous-estimation de l’exposition des femmes dans les recherches scientifiques.
Cette recherche soutient ainsi les préoccupations exprimées par l’OMS, qui classe la pollution intérieure parmi les principales causes de mortalité mondiale.
Des solutions de chauffage sans risquer sa santé
Renoncer au chauffage au bois semble complexe pour beaucoup de gens, pourtant, il existe plusieurs gestes simples pour restreindre les risques tout en se maintenant au chaud :
- Aérer régulièrement son logement, même pendant l’hiver (10 minutes, deux fois par jour pour le renouvellement de l’air).
- Entretenir son poêle ou sa cheminée, avec un nettoyage régulier.
- Choisir des équipements labellisés Flamme Verte qui sont plus efficaces et produisent moins d’émissions.
- Utiliser un bois de qualité, idéalement sec et non traité, avec un taux d’humidité bas.
- Limiter l’usage du chauffage au bois et envisager de le mêler à d’autres sources de chaleur.
Enfin, si l’idée de changer de système de chauffage vous préoccupe, l’Agence nationale de l’habitat (Anah) propose des aides pour aider à remplacer vos systèmes actuels par des alternatives moins polluantes.
