La clé d’une vie longue pourrait ne pas être banale et résider dans des traditions anciennes plutôt que dans le dernier supplément à la mode. Sur l’île d’Okinawa, par exemple, on suit un principe hérité de générations en générations : interrompre son repas avant d’être complètement rassasié.
Le concept de hara hachi bu ne s’apparente pas à une règle stricte, mais plutôt à une manière de respecter son corps et de reconnaître le moment où l’on se sent nourrit. Cela change la perception de la nourriture : on apprend à savourer le repas, et la longévité devient une conséquence naturelle d’un régime alimentaire modéré.
Retour aux sources d’une alimentation mesurée
A Okinawa, où les gens atteignent souvent un âge vénérable, un simple mantra accompagne chaque repas : hara hachi bu, signifiant qu’il suffit de s’arrêter avant d’être complètement plein. Ce n’est pas un défi ou un impératif, mais un moyen de vivre le moment en prêtant attention à ce que le corps ressent. Une sagesse transmise depuis longtemps.
Dès le XVIIIe siècle, le médecin confucéen Kaibara Ekiken expliquait combien la sobriété alimentaire était essentielle pour maintenir sa santé, soulignant que l’excès entraînait divers problèmes. Pour ces gens, manger ne signifie pas simplement se nourrir, mais surtout trouver un équilibre qui préserve le bien-être intérieur, selon un article de Science & Vie.
Ce style de vie implique une approche où la lenteur, la variété alimentaire, et le respect des saisons sont primordiaux. On y retrouve de nombreux légumes, les patates douces, le tofu, et même des algues.
Pour le chercheur Dan Buettner, qui a exploré ces zones de longévités utiles à la santé, modérer son alimentation peut avoir un réel impact sur le métabolisme et le processus de vieillissement cellular. Pour lui, cette habitude quotidienne n’est pas une restriction, mais la clé pour conserver sa vitalité.
Les résultats des recherches sur la longévité
Ce principe, semble-t-il simple, a suscité plusieurs étudesvisant à évaluer son influence. Des chercheurs du Japon ont noté que les personnes qui choisissent de s’arrêter de manger avant d’atteindre la satiété avaient en moyenne une consommation calorique quotidienne inférieure et présentaient une préférence pour les légumes au détriment des glucides.
D’autres recherches, relayées par The Conversation, montrent un indice de masse corporelle plus équilibré dans le temps et une alimentation de meilleure qualité. Toutefois, il est délicat de isoler l’effet spécifique du hara hachi bu du mode de vie global des Okinawais, où la variété, la modération et un rythme de vie lent s’entremêlent de manière harmonieuse.
Cette méthode se rapproche aussi desprincipes de l’alimentation intuitive et de la pleine conscience durant les repas. L’idée n’est pas de restreindre ou de compter les calories, mais d’apprendre à écouter ses sensations. En s’arrêtant avant de ressentir le trop-plein, la digestion se révèle plus fluide et les inconforts diminuent.
Asak Miyashita, diététicienne, souligne spécialement que manger jusqu’à la satiété totale tend à ralentir le processus digestif et à perturber l’absorption des nutriments. Au contraire, le hara hachi bu invite à une autre approche : adéquat, modéré et attentif.
Une attitude qui redéfinit les repas
Dans un monde où la rapidité et la profusion alimentaire sont souvent la norme en Occident, le hara hachi bu se veut une alternative. Il ne… comment amener le temps présente une nouvelle manière d’approcher les repas.
Prendre le temps de savourer, d’écouter son corps lors de nos repas prend toute sa signification. Quand l’objectif n’est plus d’engloutir, mais d’être en accord avec soi-même.
Manger sans écran, échanger au coin de la table, prendre le temps d’apprécier les saveurs et laisser naturellement arriver la sensation de satiété transforme le repas en un moment convivial et essentiel. Des travaux parus dans Social Science & Medicine montrent que les liens sociaux positifs, en particulier autour de la table, favorisent une santé améliorée et une longévité?
