A quoi ça ressemble une biotech ?
Imaginez une pièce remplie d’appareils très high-tech et une petite équipe d’une douzaine de chercheurs en tenue de laboratoire concentrés sur leurs expériences. C’est tout le folklore d’une startup de biotechnologie, et c’est exactement ce que Robert Mamoun nous présente dans sa boîte, Ciloa, à Montpellier. Nichée dans un bâtiment discret de 500 mètres carrés, la société pourrait bien être à la pointe d’une révolution dans le traitement du diabète de type 2.
En 15 ans d’existence, depuis sa fondation par un virologue retraité, l’équipe de Ciloa a mis en avant la recherche sur les exosomes : ces nanocapsules que notre corps produit par milliards et qui jouent un rôle essentiel dans la communication entre nos organes.
Robert explique que grâce à leur technologie brevetée, ils ont réussi à intégrer une hormone naturelle, l’adiponectine, dans ces exosomes. C’est un peu l’hormone miracle qui. entre autres, aide à sensibiliser l’organisme à l’insuline. Lors de leurs tests sur des souris obèses, elles ont montré des signes de remède. « Au bout de trois mois, ces souris étaient totalement rétablies, » précise Mamoun.
Un tournant pour les traitements de la résistance à l’insuline
À Strasbourg, une autre société, Adipopharma, n’est pas en reste. Son dirigeant, Vincent Marion, annonce le développement d’un traitement innovant spécifiquement ciblé contre la résistance à l’insuline. Leur molécule phare, Patas, s’attaque précisément aux adipocytes, les cellules qui stockent les graisses. La découverte a été faite en bossant sur une maladie rare qui provoque un diabète de type 2 intense.
Les équipes sont sur le point d’accéder à des essais cliniques aux États-Unis, avec plusieurs millions d’euros de fonds levés, malgré le fait de ne pas vouloir révéler le montant exact.
DiogenX vise la régénération des cellules productrices d’insuline
N’allons pas oublier la startup DiogenX de Marseille, qui a réussi à lever 34,5 millions d’euros pour ses tests de phase 1, après des débuts avec 4,5 millions d’euros. Leur mission ? Tester un traitement révolutionnaire pour le diabète de type 1. Patrick Collombat, le fondateur, envisage de régénérer les cellules bêta responsables de la production d’insuline, même s’il faut parfois des années après le diagnostic de diabète de type 1 pour ACTUALLY en retrouver dans le corps.
La recherche des diogenX se concentre d’abord sur les jeunes atteints de diabète avant d’élargir à un public plus large. Patrick admet que l’idée de créer une startup a nécessité un coup de pouce d’un investisseur. »Au début, ça a trainé, mais on a réussi à obtenir le soutien qu’il nous fallait pour maximiser notre potentiel.”
Certaines grandes entreprises spécialisées dans le diabète jaugeraient un intérêt pour ce projet, car ce domaine en pleine explosion ne peut avancer sans l’aide solide et les ressources des firmes majeures. « Sans elles, on ne peut pas imaginer finir le chemin vers un traitement, » conclut Patrick.
