La France et l’État de Palestine : Qui reste sceptique ?

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Emmanuel Macron a fait grandes annonces jeudi : la France, fidèle à son engagement envers une paix durable au Proche-Orient, prévoit de reconnaître l’État de Palestine à l’ONU en septembre. Cela n’a pas tardé à susciter de vives réactions, Israël parlant de ‘récompense à la terreur’ et les États-Unis déplorant cette décision jugée ‘imprudente’.

Cela représente un vrai tournant diplomatique pour la France, membre important du G7. Alors que plusieurs nations à l’ONU ont déjà reconnu la Palestine, des poids lourds sur la scène mondiale ont choisi de rester en retrait.

Les réticences en Amérique

Concernant le continent américain, on observe que le Canada suit la politique des États-Unis en n’opérant pas de reconnaissance de l’État palestinien. Cette position s’explique aisément par les liens économiques et militaires étroits entre ces deux pays.

En revanche, la situation est très différente en Amérique du Sud où pratiquement tous les pays reconnaissent la Palestine, sauf un : le Panama. Selon le géopolitologue David Rigoulet-Roze, le Panama fait preuve de soutien à l’Union américaine, illustrant un lien de longue date baptisé ‘relation spéciale’. Ceci s’applique à la politique étrangère pancaméenne, fidèle aux intérêts états-uniens.

Les petits États d’Océanie en retrait

De l’autre côté des océans, plusieurs micro-États, à l’image de la Micronésie, Nauru, les Îles Salomon, Tonga et Tuvalu, n’ont pas non plus reconnu la Palestine. David Rigoulet-Roze souligne que leur dépendance financière vis-à-vis des États-Unis joue un grand rôle dans cette position des pays d’Océanie.

Aperçu du Cameroun

En Afrique, seuls deux pays, À savoir l’Érythrée et le Cameroun, ont ainsi boudé la reconnaissance de la Palestine. Depuis la tentative de coup d’État de 1984 contre le président Paul Biya, le Cameroun a tissé des relations sécuritaires étroites avec Israël, orientant ses compétences militaires vers la formation et l’équipement en partenariat avec le Mossad. Bien que les relations officielles aient diminué, le secteur privé continue d’entretenir des liens.

Reconnaissance de l’État de Palestine par la France : quels sont les pays qui n’ont pas franchi le pas ?

Quant à l’Europe, elle n’a pas non plus fait ses preuves en matière de reconnaissance de la Palestine. Par exemple, l’Allemagne, dont le passé l’achève à travers l’ombre de l’Holocauste, reste sur une ligne de sécurité liée à Israël considérée comme primordiale. Le chancelier Olaf Scholz s’est même exprimé en ces termes : ‘Pour l’Allemagne, seul un soutien indéfectible à Israël nous convient’. Répondre oui à la reconnaissance de la Palestine est improbable à court terme.

Pour ce qui est du Royaume-Uni, Hussein Ibish, chercheur à l’Arab Gulf States Institute, note que le pays ne semble pas prêt à reconnaître la Palestine. Un rapport privilégié avec les États-Unis se maintient ici, bien plus fort que celui de la France avec Washington.

A Toutefois, les prévisions donnent une chance à deux pays européens : la Grèce et le Portugal, grâce à des électorats pro-palestiniens et partant du principe qu’aucunes répercussions économiques sérieuses peuvent se produire, grâce à leur appartenance à l’UE.

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