L’IA comme solution à la crise foncière
Depuis l’entrée en vigueur de la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN), le secteur immobilier traverse une période difficile. En seulement trois ans, le chiffre des permis de construire accordés a baissé de 32 %, compliquant le travail des promoteurs et des bailleurs. C’est dans ce contexte tendu que Lokimo, une plateforme SaaS fondée en France, veut transformer l’analyse foncière.
Quand on dit « transformer », on parle d’utiliser pas moins de 150 sources de données, allant du PLU (Plan Local d’Urbanisme) à la pollution, en passant par les transports, les risques climatiques et le cadastre, pour en faire des décisions automatisées. En réduisant de moitié le temps d’analyse manuelle (avec des professionnels passant plus de 10 heures par semaine), Lokimo offre un gain de productivité non négligeable. Son outil permet même d’obtenir un pré-diagnostic écologique en seulement 10 minutes, alors qu’auparavant cela prenait près de 9 jours.
Mais ce n’est pas juste une collecte d’informations, l’objectif est de structurer ces données de manière intelligente. « Nous aidons notre clientèle à anticiper les transformations territoriales et à améliorer leur stratégie », explique Martin Noël, le cofondateur et CEO de Lokimo. Le résultat est surprenant : un surplus de 15 % de rentabilité sur les projets, favorisant une prise de décision plus dynamique sur un marché pressurisé.
De la prévision urbaine à l’assistance patrimoniale
Mais Lokimo ne s’arrête pas aux promoteurs : sa plateforme dispose aussi de modules sur mesure pour les bailleurs sociaux,les foncières, les opérateurs de télécommunications ou même les conseillers en gestion patrimoniale à travers la marque grand public emplacement.immo.
Pour les pros, l’outil facilite l’identification des zones prometteuses, et permet de croiser données sociales, environnementales et économiques, tout en évaluant les risques avant d’engager des investissements. Pour les utilisateurs individuels, l’expérience est plus accessible : avec plus de 60 critères, ils peuvent explorer un quartier en fonction de leur profil (famille, investisseur, primo-accédant, etc.).
Parmi les clients importants, on retrouve : ICADE, COGEDIM, CBRE, IN’LI, SOCFIM (BPCE) et même la MACIF. Selon Binta Gamassa, cofondatrice et CTO, « le défi n’est plus d’accéder à l’information, mais de la rendre immédiatement exploitable. Grâce à l’IA, nous pouvons anticiper les cycles du marché immobilier, plutôt que de simplement les observer. »
Dans un environnement où le foncier et le temps viennent à manquer, l’IA territoriale s’avère être un vrai atout stratégique. Elle n’a pas pour but de remplacer l’expertise humaine, mais de la guider pour agir plus précisément et assez rapidement.
