Macron et la Palestine : un discours sans poids

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Emmanuel Macron a encore fait entendre sa voix. Mais qu’est-ce que cela vaut vraiment quand il trahit ses propres engagements, à peine deux mois après les avoir énoncés ? Peu de temps auparavant, le président se faisait très strict, posant quatre conditions indispensables à la reconnaissance de la Palestine : un État viable, une autorité légitime, un engagement explicite à reconnaître Israël et surtout, la libération des otages israéliens.

Ces quatre exigences étaient censées servir de garde-fou pour éviter tout emballement diplomatique. Or, aujourd’hui, il y renonce point par point.

Les otages ? Ils sont au nombre de 49 actuellement retenus à Gaza par le Hamas, dont 27 sont déjà déclarés morts par l’armée israélienne.

La viabilité de la Palestine ? Elle est pratiquement inexistante. Gaza est contrôlée par le Hamas, un mouvement islamiste qui a commis de nombreuses atrocités, gouvernant par la terreur.

Niveau légitimité, c’est également alarmant. L’Autorité palestinienne, sensée incarner la première étape vers la formation d’un État, a été chassée de Gaza en 2007, et elle n’exerce plus aucun pouvoir ou confiance de son propre peuple.

Quant à la question de la reconnaissance d’Israël, elle n’est même pas évoquée. Il n’y a rien de solide, que du vide.

Qui célèbre cette nouvelle ? Le Hamas, qui s’en donne à cœur joie. Rima Hassan joue les martyrs, et Jean-Luc Mélenchon se range aux côtés des крайне antisémite. En un mot, ce geste ne renforce pas les forces qui œuvrent pour la paix, mais contente plutôt les plus radicaux.

Emmanuel Macron se veut le président du monde, pour masquer qu’il a perdu son influence.

Quand on finit par ne plus gouverner, on devient agité. Emmanuel Macron n’insuffle plus la politique étrangère ; au contraire, il joue les émotions pour faire oublier qu’il a bien du mal à maintenir le cap. Alors qu’il fait face à la contestation interne, devenu inaudible à l’international, il représente une autorité vidée de son poids.

Il est très loin de l’homme fort du jour ; désormais, le président semble vouloir juste rester en vue. Après des mois où sa gestion s’est ternie, il n’a cessé de fuir la réalité politique par des gracieux coups de com.

Reconnaître l’État palestinien maintenant, dans ce kaléidoscope de chaos, sans aucun véritable partenaire et sans condition, n’est pas une manœuvre diplomatique. C’est plutôt un épiphénomène illusoire, un éclat destiné à faire croire à une forme de maîtrise.

Réactions divergentes dans le paysage politique

Le message est assez clair : les États-Unis ont désavoué. Israël suscite indignité. Au sein de l’Europe, les avis sont divisés. En France, l’opposition monte, le centre conserve le silence, tandis que l’extrême gauche jubile.

Si le Hamas se met à applaudir et que Mélenchon vous félicite par messager, c’est sûrement un indicatif que vous n’êtes pas dans la bonne registre des réalités constructives.

En vérité, Emmanuel Macron cherche moins à promouvoir la Palestine qu’à maintenir le regard sur lui-même. Sa tentative de récupération diplomatique semble une manœuvre pour demeurer pertinent, redirigeant les feux de l’actualité vers ce qui pourrait lui apporter de l’éclat.

La réalité est qu’il est devenu son propre mirage. Pendant qu’il pense laisser une marque, en réalité, il demeure impuissant. Comme l’avenir ne se résume pas à des déclarations creuses ou à des résultats d’énoncés, cet événement marquera davantage un effritement de son autorité.

Après un si grand tapage autour d’un geste qui ne fait bouger aucune limite, peut-on vraiment croire à une volonté de son administration de mettre fin aux conflits en Palestine ? Ce genre de geste symbolique donne des munitions à l’extrême, réduisant la voix travaillant pour définitive élaboration de solution solide.

Tandis que l’Élysée se conjure de marquer l’histoire, des réalités sanguinaires se dessinent.

Ce geste d’expression ne transforme pas les pouvoirs en jeu. Au contraire, il augmente innocemment l’autocratisation palestinienne sans influencer aucun équilibre. Les illusions sont dépouillées. Pendant que Macron tente d’esquisser une présence historique, ceux qui habitent ce monde se retrouvent prisonniers.

On dirait qu’il n’est même pas besoin de masquer l’impuissance de ce ministre, parce qu’elle est d’ores déjà un fait connu !

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