Voici un point sur la situation actuelle au Soudan, où depuis deux années, les combats entre l’armée régulière et la milice rebelle des Forces de soutien rapide (RSF) n’ont pas cessé. Aujourd’hui, cette guerre qui a saigné le pays a atteint un nouveau niveau de division.
Les RSF, sous le commandement du général Mohamed Daglo, alias Hemetti, ont récemment nommé un Premier ministre, Mohamed Hassan Al-Ta’ayshi, pour diriger un gouvernement alternatif, installé principalement dans les zones qu’ils contrôlent à l’ouest. Il est évident que cette manoeuvre vise à revendiquer la légitimité sur des territoires entiers, en réponse au gouvernement reconnu internationalement, dirigé par le général Abdelfattah Burhane.
La guerre au Soudan ne se limite pas seulement à un affrontement. Elle est terrible, causant de nombreux désastres. D’après des sources comme l’ONU et diverses ONG, près de 150 000 personnes ont perdu la vie et quelque 12 millions ont dû fuir leurs foyers. De plus, le pays, qui avait déjà perdu sa région Sud en 2011 à cause d’une guerre qui a mené à la création du Soudan du Sud, subit une odeur de partition.
Autrefois alliés, Hemetti et Burhane, deux généraux, ont été façonnés par leur participation collective au renversement du régime d’Omar al-Bachir durant la période 1989-2019. Leur promesse de rendre le pouvoir aux civils n’a jamais été tenue. Les tensions ont éclaté en avril 2023, lorsque Hemetti a mené une offensive pour prendre une partie importante de la capitale, Khartoum, shiftant ainsi la dynamique du pouvoir.
Pour les RSF, la bataille a été difficile et leurs forces se sont finalement repliées vers leurs bases d’origine, principalement au Darfour. Actuellement, le front est relativement stabilisé, à l’exception d’El Facher, une ville que les RSF s’empressent d’encercler.
Les rivalités qui opposent ces généraux ne se réduisent pas à de simples frictions personnelles. Au cœur de leur affrontement, on trouve des luttes de pouvoir, mais également des rivalités ethnoculturelles entre les Nords et les Darfouris, amplifiées par des enjeux de ressources précieuses telles que le pétrole, l’or, ou même l’agriculture.
