Barbie à Noisy-le-Sec : La République face à l’obscurantisme par Lydia Guirous

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Il s’est passé quelque chose d’assez incroyable à Noisy-le-Sec : prévu comme un événement sympathique et gratuit, la projection extérieure du film Barbie a été annulée. Ce que devait être une petite fête d’été pour les habitants s’est transformé en une situation de menace. Quelques individus ont réussi à mettre une pression suffisante pour faire tout annuler, s’opposant au film sous prétexte qu’il nuirait à l’image de la femme et inciterait à l’homosexualité.

Ce n’est pas juste un débat d’idée mais plutôt un pur acte de censure. Ce qu’on a vu donner place à une cancel culture islamo-intégriste qui n’a rien à envier aux exemples les plus tristes d’intolérance dans le monde. Qu’arrive-t-il lorsque quelques voix bruyantes tentent de décider pour nous de ce que nous pouvons voir, lire ou écouter ? Cela rappelle les mêmes logiques qui ont mené à la tragédie lors des attaques contre Charlie Hebdo.

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Même si on ne peut pas placer la projection de Barbie sur le même niveau qu’une satire comme celle de Charlie, la répression par la menace reste liée. Aujourd’hui, c’est un film jugé « incompatible » avec une certaine vision rigide de la religion. Demain, cela pourrait concerner un concert, une pièce de théâtre ou une conférence. Ressent-on l’absurdité que, peut-être, pour que tout le monde soit content, Barbie devrait etre voilée, et toute représentation de personnages LGBTQ+ complètement effacée, comme on le voit dans des régimes ultra-restrictifs ?

Chaque recul face à ces pressions constitue une petite victoire pour ceux qui cherchent à transformer nos quartiers en habitats où leurs règles prévalent. Dans notre République, la liberté de conscience et la culture libre sont doivent régner sans discussion. Elles ne peuvent pas fléchir face aux intimidations. Ce besoin de s’affirmer doit venir de partout : élus, forces de sécurité, citoyens, unissons-nous ! Les intimidateurs doivent être chassés, les événements culturels protégés, et il n’est pas question que des minorités radicales s’érigent en juges pour la majorité.

Faudrait-il, pour avoir la paix, que Barbie soit voilée de la tête aux pieds ?

Lâcher prise face à ces pressions, c’est perdre bien plus qu’une simple soirée de cinéma. Cela valide l’idée qu’il y a un droit de veto sur notre culture par des communautés. C’est une vraie trahison envers ceux qui, de Voltaire à Charb, ont donné leur vie ou leur voix pour préserver la liberté.

Devant l’obscurantisme, il n’y a pas de solution intermédiaire. Ce qu’il faut, c’est du courage. Dire haut et fort que dans notre pays, tout le monde peut apprécier Barbie, lire Charlie, écouter du rap ou du classique sans avoir à demander l’autorisation !

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La liberté ne se demande pas, elle s’exprime. Et elle ne perd que si on la laisse languir. À nous de décider si nous souhaitons vivre dans un pays où quelques intimidateurs peuvent prendre le contrôle sur un quartier entier, ou dans une République qui entière protège ses citoyens de toute sorte de censure, qu’elle soit venue des salons woke ou des ghettos gangrenés par l’islamisme.

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