Budget 2026 : la fin de la taxe Zucman, un revers pour le PS

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La taxe minimale de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros a été abandonnée à l’Assemblée nationale suite à l’opposition des partis de droite et du bloc central. Voir sur euronews

La très attendue taxe Zucman ne fera donc pas partie de la prochaine loi de finances pour 2026, même pas dans une version allégée.

Le vendredi 31 octobre, lors de l’examen des recettes du projet de budget, l’Assemblée a massivement rejeté l’idée d’instaurer un impôt plancher de 2 % pour les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros.

Cette taxe, portant le nom de l’économiste Gabriel Zucman, était défendue par le Parti socialiste (PS) qui l’avait présentée comme un incontournable pour renforcer la justice fiscale, menaçant de censurer le gouvernement si elle était refusée.

En plus de la version originale du projet, le PS avait proposé un amendement plus modéré qualifié de « taxe Zucman light », qui introduisait un prélèvement de 3 % à partir de 10 millions d’euros mais en exemptant certaines entreprises comme celles familiales ou innovantes.

À peine quelques minutes après l’échec de la taxe Zucman, des appels pour censurer le gouvernement ont fusé. Mathilde Panot, leader des députés LFI, a enjoint tous les députés de gauche à agir rapidement, accusant le gouvernement d’imposer seul son agenda sans offrir une justice fiscale appropriée.

« Cela finira par arriver », déclare Zucman

Pour Gabriel Zucman, ce rejet marque seulement le commencement d’un travail ardu d’explication et de pédagogie. Il croit fermement qu’une grande majorité de la population soutient une telle mesure pour instaurer cet impôt plancher pour les milliardaires.

Il révèle : « Je continuerai d’expliquer cette question aux citoyens pour qu’ils puissent mieux comprendre les enjeux. Ce sera un sujet crucial pour l’élection présidentielle de 2027, et je suis convaincu que cela finira par se concrétiser », insiste-t-il, tout en espérant que cela arrive bientôt.

Le même matin, Zucman avait plaidé pour une taxation ferme des super-riches, disant sur France Info qu’ « les grandes richesses doivent s’accompagner de responsabilités pour la communauté nationale ».

Il a observé que les ultra-riches bénéficiaient de moindres impôts par rapport aux autres catégories sociales, déclarant : « Nous avons besoin que ces personnes contribuent davantage ».

Olivier Faure, dirigeant du PS, a reconnu le jour du vote l’existence d’une majorité opposée même à une version simplifiée, arbre ayant été l’opposition unanime de la droite, de l’extrême droite et du bloc central.

Dans une déclaration ultérieure, il a proposé d’autres pistes comme le retour de l’impôt sur la fortune (ISF) ou une taxation des grandes successions.

Sur Twitter, il a souligné : « Nous n’avons pas avancé sur ce sujet », après une réunion avec le Premier ministre, Sébastien Lecornu, et le chef de file des députés PS, Boris Vallaud.

Le RN change de stratégie

Le Rassemblement national, fraîchement victorieux sur un vote sur un accord migratoire avec l’Algérie, avait déjà annoncé son opposition à toute nouvelle création d’imposition.

Marine Le Pen, chef de file des députés RN a affirmé : « Nous ne tolérerons aucune taxe Zucman, que ce soit dans sa version hard ou light ».

La position de son parti s’était assouplie au cours des mois, s’abstenu au printemps dernier sur un premier vote concernant un impôt plancher dirigé contre les ultra-riches.

Des taxes pour les holdings en place

Avant d’aborder le sujet de la taxe Zucman, les députés ont adopté une imposition ciblée sur les holdings, ces sociétés qui détiennent d’autres entreprises.

Cette première mesure ne satisfera cependant pas l’opposition de gauche qui l’a jugée trop faible, especially selon Clémentine Autain, députée écologiste.

En fin de compte, la plupart des députés de gauche ont choisi de s’abstenir durant ce vote.

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