« Il est essentiel de privilégier les chantiers respectueux dans l’utilisation des produits phytosanitaires pour limiter les risques », a déclaré l’agence Santé publique France (SPF) lors de la présentation des résultats de l’étude PestiRiv, le 15 septembre. Ce rapport, tant suivi par le public et certains agriculteurs, résulte de quatre années de recherches aux enjeux environnementaux significatifs et affiche un budget de 11 millions d’euros.
D’ailleurs, les équipes derrière l’étude, soutenues par l’Anses, n’ont pas caché plus longtemps ce que ces conclusions révèlent : les pratiques agricoles sont bel et bien la principale source de contamination environnementale et biologique (analysée via les urines et les cheveux, par exemple). Cela pointe clairement vers « la nécessité d’une action ciblée sur ces sources d’émission ».
« Des résultats pertinents applicables à d’autres cultures »
Les experts ont concentré leurs investigations exclusivement sur la viticulture, terrain d’analyse choisi parce qu’il est très dépendant des pesticides, représentant 14 % des usages en France. Environ 4 % des Français résident à moins de 200 mètres de ces sols viticoles, offrant des bases pour étudier les différences de contamination entre ces populations et celles vivant plus loin. « Les résultats peuvent également être extrapolés à d’autres cultures agricoles car l’exposition concerne aussi des substances utilisées en dehors des simples traitements des vignes », ont rapporté les deux agences.
Les données obtenues indiquent que dans l’ensemble des échantillons analysés (urines, cheveux, atmosphère intérieure et extérieure), la nuisance des pesticides se révèle « globalement supérieure » pour ceux qui vivent près des vignes. Pour illustrer, les niveaux de contamination dans les urines des habitant(e)s à proximité sont entre 15 % et 45 % plus élevés selon les régions en comparaison avec celles qui sont éloignées de plus de 5 kilomètres du moindre champ cultivé. Cela inclut aussi un air ambiant contaminé atteignant quelque douze fois les niveaux trouvés dans les zones dites « éloignées », et pour la poussière dans les maisons, cela va jusqu’à un écart extraordinaire de + 1000 %. Ce constat est particulièrement frappant pendant les périodes de traitements intensifs.
Un débat sur l’écologie et la réduction des pesticides
La recherche s’est intéressée à de nombreuses substances actives, y compris des produits notoires comme le glyphosate et plusieurs fongicides. Différents sites à travers six régions françaises ont permis de constituer un échantillon de 1 946 adultes et 742 enfants, mobilisés de 2021 à 2022 afin de bien inclure les moments essentiels de traitements intensifiés.
Les chercheurs ont fait remarquer que « l’année 2022 a connu des déficits en pluie avec des températures plus élevées que d’habitude, limitant ainsi les besoins de traitement ». Pour eux, si les piques de contaminations sont préoccupantes, il était établi que des périodes de pluie pourraient თბილისში susciter une concentration plus importante des risques.
Mais comment réellement « limiter au strict essentiel » l’utilisation de ces produits chimiques ? Les deux agences ont plaidé pour appliquer avec ambition leur stratégie nationale Ecophyto 2030, qui a ses propres défis depuis sa création pour ne pas déraper dans un usage abusif atypique. Jamais respecté, ce plan annonce pourtant depuis longtemps une réduction de 50 % des usages durant la décennie.
Alertées sur les marges observées, l’Anses et la SPF précisent que ces résultats peuvent donner lieu à d’autres études sanitaires. « Son objectif ne visait pas à évaluer les risques sanitaires mais a spirituellement lancé une nouvelle ère vers une analyse plus approfondie de la contamination », précisait un responsable.
La nécessité de transparence dans les pratiques agricoles
Pour éclaircir les allusions entre risques sanitaires et usages de pesticides, une demande claire a été formulée pour bénéficier d’accès aux données précises d’utilisation des produits, suppression de cet opaque mécanisme enfermement. Actuellement, les agriculteurs enregistrent leurs pratiques pour garder une trace nécessaire, mais rien de cela n’est compilé à l’échelle nationale ni pour les études scientifiques nécessaires.
