Le débat sur l’efficacité des largages d’aide à Gaza
Ce samedi, face aux pressions croissantes du monde entier, l’État d’Israël a déclaré qu’il recommencerait à larguer de l’aide humanitaire à Gaza. Médecins du Monde n’a pas tardé à réagir, qualifiant cette initiative de « ridicule », indiquant qu’elle ne fait que masquer un problème bien plus vaste : la famine croissante.
La question se pose alors : ces largages peuvent-ils vraiment venir à bout des énormes pénuries alimentaires qui frappent Gaza en ce moment ? Le Royaume-Uni et les Émirats ont même annoncé qu’ils seraient prêts à contribuer à ces efforts. Mais cela suffira-t-il ?
Samedi, la Défense civile palestinienne a rapporté la mort de 40 personnes en raison de frappes israéliennes, tandis qu’un bateau transportant des militants pro-palestiniens navigue vers Gaza, désirant accoster malgré les restrictions israéliennes.
Une situation avérée d’urgence humanitaire
Depuis le début des hostilités le 7 octobre 2023, Israël a imposé un blocus sévère à Gaza. Ce blocus, instauré depuis début mars, a été légèrement assoupli seulement en mai. Les conséquences sont désastreuses, avec des pénuries alarmantes de nourriture et de biens essentiels.
Plus de deux millions d’habitants à Gaza se retrouvent exposés à la malnutrition infantile et à un risque imminent de famine, ce qui soulève de sérieuses préoccupations auprès de l’ONU et des ONG.
Déterminé à agir sous l’effet de la pression internationale, y compris de pays comme la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, l’armée israélienne a décidé de reprendre les largages d’aide dès samedi soir.
Cependant, cette méthode a été critiquée par plusieurs responsables humanitaires qui estiment qu’elle présente des risques et une portée très limitée. Médecins sans frontières qualifie même cette initiative de « dérisoire », ajoutant qu’elle ne peut en aucun cas remplacer une aide par voie terrestre. Selon l’ONG, cette décision du gouvernement israélien relève du « cynisme ». Retrouvez leur analyse complète ici.
Des actions internationales pour contrer la crise
De son côté, le Royaume-Uni a annoncé qu’il se préparait à contribuer à cette aide, ainsi qu’à évacuer des enfants nécessitant des soins médicaux, en s’associant à des pays comme la Jordanie. Les Émirats sont également prêts à relancer les parachutages.
Philippe Lazzarini, le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a qualifié ces largages d’aide de solution « inefficace » face à l’aggravation de la crise humanitaire. Il a fait savoir que ces opérations peuvent entraîner des conséquences dangereuses, ne faisant que compliquer la vie des civils affamés.
