Alors que la rentrée politique bat son plein, le Rassemblement national (RN) s’impatiente et aspire déjà à passer à la vitesse supérieure. Ce mardi, Marine Le Pen et Jordan Bardella se préparent à rencontrer François Bayrou, figure qu’ils envisagent de renverser dans peu de temps. Ils ont récemment organisé une réunion stratégique, ou ‘bureau de campagne’, afin de donner un avant-goût d’une formation prête à s’installer sur les marches de Matignon.

Depuis l’annonce d’un vote de confiance convoqué par le Premier ministre le 8 septembre à l’Assemblée nationale, le RN se sent porté par une nouvelle dynamique et plaide en faveur de nouvelles élections. Peu importe que cela se réalise bientôt ou dans quelques mois, Marine Le Pen a insisté, lundi après-midi au siège du parti à Paris : « notre obligation est d’être prêt. »

Un rendez-vous crucial

Lors de cette rencontre, à peine aborde-t-il la situation précaire du Premier ministre, que Le Pen le juge déjà responsable de tous les maux. Selon elle, François Bayrou est un homme en « déni, déconnecté et irresponsable », et elle ne doute pas de sa chute. Cependant, la chef du RN se rendra à Matignon par simple ‘courtoisie républicaine’ avec Bardella.

Jordan Bardella, qui rêve de prendre la tête en cas de succès aux plateformes politiques, se transforme déjà en éclaireur des lieux. Il a déclaré : « Si demain le RN obtient une majorité à l’Assemblée, je proposerai ma candidature au poste de Premier ministre. »

Avant de penser à tout ça, il leur reste à assurer une victoire lors des législatives anticipées, suite à un revers décevant en 2024. Malgré une était bonne au premier tour, ils ont perdu au second face à ce qu’ils surnomment le ‘front républicain’, et le parti a soif de revanche depuis plusieurs mois.

Prêt à dégainer

En arrière-plan, le RN a déjà assigné de nombreuses candidatures, orchestrées par les députés Thomas Ménagé et Julien Odoul. À cela s’ajoute le travail d’un expert qui scrutera les réseaux sociaux pour déceler toute candidature potentiellement ‘toxique’. Il nécessaire cette fois d’éviter les faux pas passés qui ont mis le RN sous le feu des critiques pour xénophobie et antisémitisme, des erreurs que le parti a dû payer cher l’année dernière.

Cette prise de conscience fait suite au départ forcé du député européen Gilles Pennelle de son poste à la tête du parti, tranquille un an avant que Patrice Hubert, un expert en commerce de multinationales, soit recruté cet été.

Cette fois, le RN se vante déjà d’avoir identifié « 85 % des candidats » qu’il espère présenter. Cela a été savouré par Bardella dans son discours d’ouverture de la réunion. Marine Le Pen a ajouté : « Ce travail va nous permettre d’être dans les starting-blocks ! »