par Howard Schneider et Michael S. Derby
Une décision médiatique inattendue
Lors d’une annonce faite ce lundi à Washington, Trump a annoncé que Lisa Cook, la première femme afro-américaine au conseil des gouverneurs de la Fed, était destituée!
La raison? Des soupçons d’irrégularités en lien avec des prêts immobiliers qu’elle aurait demandés en 2021. Dans ces demandes, elle aurait mentionné deux propriétés, l’une située au Michigan et l’autre en Géorgie, comme étant son adresse principale.
Des accusations en cascade
Trump avait déjà incité Cook à démissionner la semaine dernière, après que William Pulte, directeur de l’agence fédérale de financement immobilier, a soulevé des accusations à son encontre. Ce dernier a même appelé à une enquête menée par Pamela Bondi, procureure générale, qui a également été nommée par Trump.
Un double jeu sur la Fed
Cette éviction représente une dynamique particulière pour Trump, qui souhaite contrôler la direction des institutions financières américaines. Depuis son retour au pouvoir en janvier, il pousse régulièrement la Fed à abaisser les taux d’intérêt, tandis que celle-ci s’inquiète de l’inflation et reste fermement sur sa politique monétaire.
Une voie judiciaire possible?
Suite à son licenciement, Lisa Cook n’a pas tardé à réagir via un communiqué de son avocat, précisant qu’il n’y avait « aucune cause légale » justifiant aussi une telle décision
et soulignant que Trump n’avait pas le pouvoir d’agir ainsi. Son mandat, qu’elle a obtenu de Biden en 2022, doit s’étendre jusqu’en 2038 ! « Je suis résolue à continuer mon travail pour l’économie américaine », a-t-elle déclaré;
La légitimité des gouverneurs en question
Cette affaire soulève alors des interrogations sur les pratiques des présidents américains face à la Fed. Traditionnellement, les anciens occupants de la Maison-Blanche l’ont modelée grâce à une approche de non-ingérence pour conserver la confiance en la politique monétaire.
Selon des experts, si l’épisode venait à être contesté en justice, il pourrait toucher à des questions relatives au pouvoir exécutif et à l’indépendance de la Fed.
Comme l’a souligné Peter Conti-Brown, juriste à l’université de Pennsylvanie, la situation est d’autant plus troublante que les transactions visées s’étaient déroulées avant la nomination de Cook. Tout cela avait déjà été vérifié lors de son processus de confirmation.
Des accusations lourdes
Trump n’a pas hésité à représenter Cook comme une personne à l’intégrité discutable, la qualifiant d »‘illusionniste et de criminelle » dans ses relations financières. Il a laissé entendre qu’elle avait agi dans lieu de négligence plutôt grave vis-à-vis de la gestion financière.
… Et la façon dont il envisage désormais de traiter les membres de la Fed semble laisser présager des mouvements importants sur la scène politique…
