Tuerie à New York : Comprendre l’ETC, la maladie des footballeurs américains

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Le drame qui s’est déroulé le 28 juillet à Manhattan soulève des questions inquiétantes sur la santé des joueurs de football américain. En effet, un individu s’est introduit dans un gratte-ciel du centre de New York et a ouvert le feu, faisant quatre victimes, dont un policier. Cet homme, identifié comme Shane Tamura, n’a pas survécu et s’est donné la mort après les faits.

Bien qu’aucun motif ne soit clairement établi pour le moment, plusieurs médias rapportent que Tamura portait une lettre dans laquelle il confiait souffrir d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC) et demandait un examen de son cerveau après son suicide.

L’ETC est une maladie complexe qui peut entraîner divers troubles du comportement, tels que l’agressivité, la dépression, l’anxiété et même des pensées suicidaires, mais il est important de souligner que les dégâts ne sont pas visibles sur une IRM. Pour établir un diagnostic, une autopsie est nécessaire. Ce fléau a été découvert il y a 23 ans par le neurologue Bennet Omalu qui, en 2005, a introduit ce terme après avoir examiné le cerveau de l’ex-joueur Mike Webster, qui avait connu une chute dramatique après sa carrière.

99 % des cerveaux de joueurs analysés présentent l’ETC

L’histoire a commencé en 2002 lorsque la communauté américaine du football a dû faire face à la mort de Mike Webster. Les médecins avaient d’abord conclu à une crise cardiaque, mais son état mental dégradé avait attiré l’attention d’Omalu. Lors d’une autopsie minutieuse, il découvrit que Webster souffrait d’ETC, le rendant vulnérable à divers problèmes neurologiques dus aux chocs subis durant sa carrière.

Suite à cette découverte, plusieurs joueurs ont intenté des actions en justice contre la NFL, qui avaient été accusée de minimiser les dangers liés à la pratique du sport. Un accord financier de 900 millions de dollars a finalement été conclu, touchant environ 5 000 anciens joueurs.

Bien que la NFL ait mis en place des protocoles pour mieux gérer les blessures cérébrales, de nouveaux cas d’ETC continuent d’apparaître. En 2017, une étude parue dans la revue JAMA a révélé que 99 % des cerveaux de joueurs décédés analysés présentaient des signes d’ETC. Cela intrigue lorsqu’on sait que l’étude n’a examiné que ceux ayant déjà souffert sur le terrain.

Tragédies et suicides liés aux blessures

Les récentes années ont vu de nombreux suicides d’anciens joueurs atteints de démence, mettant en lumière le poids de l’ETC sur leur vie. Un passage tragique a été le suicide en 2011 de Dave Duerson, un ancien des Bears de Chicago, qui a fait le choix de se tirer dans la poitrine plutôt que dans la tête pour permettre l’analyse de son cerveau après. Son autopsie a révélé des lésions d’ETC confirmant ses craintes.

Des exemples similaires, tels que le cas de Ray Easterling, autre ancien joueur de la NFL qui s’est donné la mort en poursuivant la ligue, s’accumulent et soulignent l’urgence d’une prise de conscience sur ce trouble dévastateur. En 2025, Philip Adams, après avoir tué six personnes, a été diagnostiqué post-mortem avec des lésions cérébrales liées à l’ETC, un constat qui, bien que choquant, semble suivre un schéma trop fréquent dans ce sport emblématique.

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