Alice Belaïdi, que vous pourrez découvrir à partir du 30 juillet dans le nouveau film des studios DreamWorks, Les Bad Guys 2, reprend son rôle de Diane Foxington. Dans cette suite tant attendue, ses anciens complices tentent de prouver qu’ils peuvent changer après avoir été des criminels notoires, mais trouver une seconde chance est loin d’être facile, surtout quand des crimes viennent rouvrir le passé de ces anciens malfrats. L’histoire se complique avec de nouvelles accusations qui pèsent sur eux, et c’est toute une aventure qui s’annonce !
Le film, toujours dirigé par Pierre Perifel, explore une fois de plus des thèmes forts autour des perceptions et des jugements que l’on porte aux autres, ainsi que du chemin vers la rédemption, dont Alice parle fréquemment dans ses interviews.
Sur le Racisme au Quotidien
À l’occasion de la sortie de son film, l’actrice a révélé avoir été affectée par les étiquettes qu’elle a été assignée durant ses débuts. Elle a partagé : « Il est fréquent de projeter sur quelqu’un une image qui ne lui correspond pas. J’ai dû me battre pour m’extraire de certaines visions imposées. »
« En tant que personne d’origine maghrébine en France, c’était et c’est parfois un challenge… On façonne un modèle très particulier sur ta personne. Toutefois, vivre ainsi fait partie de la vie. Je pense qu’il est crucial de s’entourer de gens qui te soutiennent, acceptent ta diversité. »
Alice a également évoqué les préjugés auxquels elle a dû faire face lors d’un entretien dans le podcast PAUSE, animé par Alexandre Mars. Et même son rôle dans Les Kaira, son premier film, est une source de regret. Car, comme elle le fait entendre, cela lui a fait prendre conscience qu’elle y jouait le « type d’Arabe » », sans vraiment comprendre l’impact que cette image pouvait avoir.
« C’était une époque où je ne réalisais pas pleinement ce que j’émettais comme message. Je comprends aujourd’hui que jouer ce rôle clinique ne me convient pas du tout. »
« Si jamais je devais regretter un film, c’est celui-là. »
« Mais des offres sont arrivées, montrant toujours le même schéma : ‘Voici un rôle, c’est l’Arabe dont le frère contrôle tout.’ Je me demande d’où viennent ces idées. Je voudrais que les professionnels sachent quid sur quoi ils se basent dans leurs écrits. Par exemple, je ne connais personne ayant un grand frère détenant tant de pouvoir. »
Réflexions sur MeToo en France
Alice est aussi connue pour son engagement sur des thèmes cruciaux touchant la représentation des femmes au cinéma. Dans son podcast, elle dévoile les inégalités salariales entre acteurs et actrices et les différents traitements subis sur les plateaux.
Tout récemment, un extrait de son entretien a été partagé, où elle parle des agressions sexuelles, mentionnant l’affaire Weinstein. « Pourquoi ces femmes qui dénoncent un abuseur mettent-elles leur carrière en risque en France ? » Alice souligne des histoires personnelles, confrontant la culture du silence dans l’industrie, racontant des expériences choquantes où elle a été victime de comportements inappropriés par un acteur.
« En refusant l’incident, je me suis posée question sur le parcours de l’industrie cinématographique. Vivant cela, j’ai aussi compris la nécessité d’avoir des amis et liaisons de confiance autour de moi. »
« Quand un groupe de travail ne veut pas de mon soutien, cela peut devenir vite trop complexe. »
« La façon dont j’ai traité ce cas était en interne. De toute façon, ce milieu prude sait aussi être impitoyable. Celui qui agit contre l’éthique finira par perdre sa carrière. Cette situation peut paradoxalement servir une certaine justice. »
En 2019, déjà dans une autre interview, Alice face à une situation similaire rappelle que l’industrie a évolué depuis le scandale Weinstein. « Les scripts et rôles offrent un meilleur reflet des échanges actuels. Les problèmes structurels doivent encore être résolus, mais une prise de conscience est ici. »
Pour conclure, Alice Belloïd raconte ce qu’elle observe : « Aujourd’hui, ceux qui croyaient détenir l’existence de personnages dominants doivent s’habituer à de nouveaux partages où, effectivement, des femmes prennent peu à peu les rôles qu’historiquement occupaient les hommes. »
