Shy’m parle de son rôle dans « Chicago » : « Une aventure intense et riche en défis »

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Entretien réalisé par Théau Berthelot.

Avant de te plonger dans le projet « Chicago », quelle signification avait-il pour toi ?

C’est un spectacle qui fait partie de moi depuis toujours ! J’ai suivi son évolution artistique et esthétiquement, toutes ces références m’ont marquée. J’ai même posté des trucs à son sujet sur Instagram il y a quelques années. C’est donc avec une certaine logique que je me suis engagée dans cette aventure et que j’ai auditionné.

Est-ce toi qui a contacté la production pour le rôle de Velma Kelly, ou est-ce eux qui t’ont approchée ?

C’est vraiment la production française qui m’a sollicitée pour les auditions. Ils m’ont précisé que les Américains se chargeraient des choix, sans tenir compte de ma notoriété en France. Une pression que j’essaierai de gérer en restant avant tout Tamara, l’artiste, sans le label de popularité.

{{Les défis de ce rôle sont-ils des éléments importants pour ta carrière ?}}

Oh, absolument ! Je suis attirée par le chant, la danse et le jeu, mais jamais en même temps. Ça m’effraie un peu, c’est la première fois que je devrai assumer cette complexité. Passer de la danse à la scène avec une chorégraphie, puis chanter juste après, ça met la barre haute.

Et l’univers jazz de « Chicago » est assez différent de ta propre musique, non ?

Certainement ! En fait, c’est semblable à mon expérience avec « Danse avec les stars » : venir avec des bases solides, mais devoir tout réapprendre dans un style bien distinct. Maintenant, je prends des cours de chant plus poussés. Il y a aussi des cours de danse classique pour à me préparer au style de « Chicago ». Quant à l’art dramatique, on va bientôt se mettre à travailler ce volet avec coaching, pour entrer complètement dans la peau de Velma.

Tu as dit qu’il est plus intéressant de faire une comédie musicale après tes 20 ans de carrière, pourquoi ?

C’est quelque chose que je ne pensais pas envisager après tant d’années à diriger ma barque. J’ai pris le volant, j’ai pris les décisions. En tournée, si je suis fatiguée ou que j’ai besoin d’ajuster une chorégraphie, je pouvais le faire. Maintenant, je vais devoir me consacrer entièrement au personnage et à l’œuvre, sans dévie du plan.

Il y a un fossé colossal entre ta pratique habituelle de concerts, souvent plaisants pour leur moment d’improvisation, et l’aspect rigide d’une pièce comme « Chicago ».

C’est exactement ça ! Et c’est ça qui rend l’expérience unique : faire partie de ce monument artistique qui se produit depuis 30 ans aux États-Unis. Incarner Velma dans des costumes chargés d’histoire… C’est à la fois captivant et intimidant.

Tu as eu l’occasion d’assister à la représentation à Broadway, quelles ont été tes impressions ?

J’ai été animée par la mise en scène, d’une pureté, presque minimaliste. J’ai vu tant de spectacles où tout était flamboyant, ici c’est dans la subtilité. Cela m’a rappelé à quel point je dois travailler dur pour être à la hauteur du personnage de Velma.

Avez-vous échangé avec Sofia Essaïdi, l’ancienne Velma ?

On s’est croisées sur un événement. Sofia m’a partagé son expérience, en soulignant que bien que ce soit formidable, c’est aussi très exigeant. Une discipline stricte s’impose pour gérer l’endurance que le podium demande. Moi, qui aime profiter, je vais devoir apprendre à me restreindre, surtout après les spectacles, où il n’y a pas de temps de souffler.

Dans une précédente interview, tu t’identifiais plus à Roxy qu’à Velma. Peux-tu développer ?

Au quotidien, je suis cette outsider, et j’ai tendance à fuir de chapeaux trop lourds… Je préfère être ici à prouver, surprendre, et minimiser les attentes autour de moi. A ce sujet, Velma offre un terrain de jeu intéressant avec ses failles. Derrière cette façade imparfaite, elle souffre d’un réel manque de confiance, surtout en présence de Roxy.

Pouvons-nous nous attendre à un clin d’œil à ta carrière lors du spectacle ?

Pas vraiment, mais ce qui est excitant c’est que je m’immiscerai vraiment dans la peau de Velma, en faisant abstraction de moi. Je veux que vous voyiez ce personnage et non Shy’m sur scène.

En somme, est-ce qu’on peut s’attendre à une touche personnelle pendant la pièce ?

Peut-être un « Eh bien, suis-je en prison, et alors ? », mais je vais m’en tenir strictement au texte ! (Rires)

Selon toi, pourquoi revient-on à des comédies musicales ces dernières années ?

C’est cyclique, je pense. Comme le sympathique « Blues » : cela tourne jusqu’à qu’on cherche de la nouveauté. Les spectateurs souhaitent voir de beaux spectacles vivants, quand certains essaient de se renouveler sans succès, il reste peut-être une soif adaptée au théâtre musical.

Et ce n’est peut-être pas ancré dans notre culture comme à Broadway ?

Exactement, c’est vrai. Hors, ce n’est plus notre socle culturel.

Enfin, après le théâtre, un nouvel album est en vue ?

2019, déjà un sacré bout de temps… Être maman emporte beaucoup de mon attention. D’un autre côté, je suis impliquée dans de nombreux projets théâtraux, cinématographiques. J’ai aussi des titres en stock, type deux à trois albums sur la pile, mais le timing doit juste être parfait. Les 20 ans de carrière en 2026 sont dans mon anticipation : un retour sur scène? peut-être un album ou un concert… cela reste à définir, mais il faut que j’organise un événement exceptionnel pour célébrer, je ne peux pas le faire seule.

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