« Le dégoût de soi » : la dysmorphophobie, ce trouble qui déforme notre image

Estimated read time 4 min read

De nombreux individus, qu’ils soient des passants anonymes ou des stars mondialement reconnues, confrontent un même défi : se voir telle qu’ils sont. Cette dissonance d’image est souvent le résultat de la dysmorphophobie, un trouble étrange qui altère notre perception de notre propre corps.

En juillet 2024, Robbie Williams a partagé sur Instagram un dessin humoristique accompagné d’une réflexion révélatrice. Il a évoqué avoir atteint un poids idéal aux yeux des autres, mais son propre ressenti est bien différent. Dans ses mots, il confie éprouver une forte détestation envers son image corporelle : « Je pourrais écrire un livre sur le dégoût de soi concernant mon image corporelle », a-t-il dévoilé.

Avec une franchise teintée de tristesse, le chanteur exprime sa propre lutte contre la dysmorphophobie, soulignant avec force qu’il ne recherche pas l’approbation d’autrui, mais se sent prisonnier de son corps.

Le fossé entre l’image publique et le reflet intérieur

À côté de lui, d’autres personnalités comme Billie Eilish, Megan Fox, et Robert Pattinson ont aussi partagé des témoignages déchirants sur ce trouble. La psychiatre Marine Colombel le définit succinctement : « La dysmorphophobie, c’est quand la perception que l’on a de son corps ne correspond pas à la réalité, et cela peut être véritablement douloureux ». Ce trouble n’est pas limité à une petite partie du corps ; il peut infuser toute l’image de soi, menant à des perceptions déformées, comme se voir beaucoup plus mince ou au contraire se trouver des défauts sur son nez.

Ce qui peut être déroutant, c’est lorsque des figures publiques, souvent idéalisées pour leur beauté, ressenteNT un tel décalage. Comment donc expliquer le fait qu’elles ne se reconnaissent pas en face du miroir ?

« L’image de soi ne résulte pas seulement de la perception personnelle, mais aussi du jugement des autres », explique Marine Colombel. Des artistes comme Robbie Williams doivent composer avec le regard exalté de leurs fans qui amplifient leur image au quotidien, avant de ferment les yeux retrouvant une réalité plus crue face au miroir. « Ce choc entre cette image éloignée de soi souvent projetée et la réalité peut être extrêmement engageant et douloureux », ajoute la spécialiste.

Une perception qui faite mal

Dans son post, Robbie révèle que même après avoir travaillé sur sa silhouette, c’est son âge qui le hantait. Sa volonté d’aborder ce sujet illustre l’une des nombreuses couches psychologiques associées à la dysmorphophobie. Dans une entrevue pour Sports Illustrated, Megan Fox s’est également ouverte sur ses combats avec ce trouble. Elle, reine de beauté pour de nombreux médias, a fait écho à cette dissonance frappante : « Je ne me vois jamais comme les autres me voient. Je n’ai jamais aimé mon corps, à aucun moment ».

Bien que les rumeurs ne mentionnent pas de interventions chirurgicaux ou d’améliorations médicales sur sa personne, l’évolution de son apparence soulève des questions sur la perception interne qui ne change jamais.

Marine Colombel rappelle : « La dysmorphophobie n’est pas une question physique, c’est un désordre de la perception mentale. Bien que des améliorations externes puissent être faites, l’image intérieure ne sera pas influencée ». Pour aider ceux qui en souffrent, il existe des solutions, que ce soit une thérapie, un traitement médicamenteux ou des activités comme le sport et la méditation qui peuvent apaiser l’esprit. Cependant, ce parcours peut s’avérer encore plus compliqué pour les célébrités.

« Quand on est anonyme, l’impact du regard des autres est moins oppressant, remarque la psychiatre. Mais pour les stars, peu importe où elles vont, on les identifie constamment et les juges, ce qui n’influe pas forcément sur leur image réelle. Et que l’on soit connu ou non, la souffrance émotionnelle elle, demeure? ».

Related Posts: