Les Français et leur « fatigue écologique » : un désengagement inquiétant

Estimated read time 3 min read

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une enquête de GEO avec l’institut CSA montre une chute de l’engagement des Français concernant les actions écologiques. En gros, on assiste à une vraie « fatigue écologique » qui se voit particulièrement dans leurs habitudes d’achat.

Pour vous donner une idée, l’engagement a chuté de deux points depuis l’an dernier. Le shopping écolo, c’est un peu en perte de vitesse. En fait, seulement 32% des Français font les courses bio de façon régulière – c’est cinq points de moins qu’il y a un an ! En revanche, les produits d’origine animale, eux, continuent à plaire et sont plus achetés que jamais.

La fameuse fast fashion ne fait pas exception : près de 70% des Français s’y laissent séduire. Les vêtements pas chers faits en Asie sont à la mode. Pendant ce temps, l’intérêt pour l’achat de vêtements de seconde main est en baisse, selon cette étude.

Concernant les moyens de transport, les statistiques montrent une tendance inquiétante : de moins en moins de Français optent pour les modes de transport écologiques. À peine 41% choisissent de se déplacer à vélo ou à pied, soit une réduction de sept points par rapport à la précédente étude. Et sachez que moins d’un tiers des gens utilisent les transports publics. Pire encore, 30% des Français préfèrent monter dans un avion plutôt que de prendre le train si le choix se présente. Prenons l’exemple d’Antoine, 32 ans.

« Honnêtement, je privilégie l’avion pour aller dans certaines villes de France. Ça prend trois fois moins de temps, c’est trois fois moins cher et il y a moins de monde, donc c’est super pratique », dit-il.

Une motivation économique en vue

Cela dit, quand les Français perçoivent un bénéfice économique, ils ne sont pas avares de gestes écolos. Plus de 80% d’entre eux font attention à leur consommation d’eau et d’électricité, tant que cela ne grève pas leur budget !

Au-delà des contraintes financières, cette fatigue écologique provient du sentiment que, finalement, leur petit geste ne changera rien au problème global. Prenez Georges, par exemple, il pense comme beaucoup.

« Comment espérer faire une différence quand on sait que certaines industries polluent à des niveaux de fou ? Elles devraient normalement faire des efforts. Fatigue après fatigue, on finit par lâcher prise », conclut-il.

L’attente d’exemplarité

Une enquête menée par Carbone 4 révèle quelque chose d’important : les actions des particuliers ne représentent qu’un quart des efforts nécessaires pour réduire les émissions de CO2. Le reste, c’est aux entreprises et à l’État de le prendre en main, fait remarquer Lucas Francou-Damesin, cofondateur de Parlons climat, une association observant l’engagement écologique des Français.

« Il est clair qu’il y a un vrai souci au niveau de la répartition des efforts. Les gens attendent des élus des comportements d’exemplarité. De plus, il est essentiel qu’il y ait des infrastructures qui rendent possibles ces choix de consommation responsables. Comprenez, demander à quelqu’un de prendre le bus dans des zones où il n’y en a pas, ça ne sert à rien », souligne-t-il.

Ajoutez à cela la superflue surenchère d’emballage par les fabricants et les publicités séduisantes pour des loisirs polluants qui font partie de notre quotidien… Avec tout ça, il devient difficile de croire qu’une vie plus écologique est envisageable. Tout ceci rend les efforts individuels encore plus décoiffés.

Related Posts: