Afrique du Sud : l’Alliance démocratique remet en question les lois en faveur des Noirs

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En Afrique du Sud, l’Alliance démocratique (DA), deuxième force politique de la coalition gouvernementale, souhaite abroger plusieurs lois qui privilégient l’emploi des gens de couleur, un héritage qui perdure trois décennies après la fin de l’apartheid.

Le débat fait rage sur la meilleure manière de corriger l’héritage laissé par la domination des minorités blanches. La DA est en désaccord avec son allié majeur, le Congrès national africain (ANC), et les récentes critiques formulées par le président américain Donald Trump n’ont fait qu’accentuer les tensions.

La DA a proposé une législation pour une inclusion économique plus large qui viendrait modifier la loi sur les marchés publics de 2024. Actuellement, les entreprises appartenant ou dirigées par des Noirs bénéficient d’avantages lors de l’attribution de contrats gouvernementaux. La DA argue que ce système n’a profité qu’à une minorité de Noirs.

De plus, l’Alliance souhaite retirer toutes les mentions du programme Broad-Based Black Economic Empowerment, une initiative phare de l’ANC visant à promouvoir l’égalité raciale sur le marché du travail.

Sur le terrain des tensions raciales

De son côté, l’ANC défend la nécessité d’une législation raciale pour réparer les injustices historiques et accuse la DA, dont le chef est blanc, de défendre les intérêts des Blancs. La DA récuse fermement ces accusations.

Cette proposition de loi souvent mise en lumière révèle des tensions raciales qui auparavant ne recevaient que peu d’attention à l’international, jusqu’à ce que M. Trump les soulève en critiquant les politiques raciales sud-africaines durant un échange avec le président Cyril Ramaphosa.

Il est à noter qu’environ 60 % des postes à responsabilité sont encore occupés par des Blancs dans un pays où ils représentent seulement 7 % de la population.

Mathew Cuthbert, membre de la DA, a rejeté les analogies établies avec les initiatives de Trump visant à réduire les programmes de diversité aux États-Unis.

« Nous ne cherchons pas à imiter (…) les mesures conservatrices d’ailleurs », a-t-il déclaré en conférence de presse.

Il a également expliqué que ce projet de loi visait à corriger des années de politiques inefficaces qui avait laissé une grande partie des Sud-Africains sur le carreau.

Selon lui, la législation ciblera la pauvreté comme critère principal, plutôt que l’origine raciale.

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