Récemment, le ministre des Transports français, Philippe Tabarot, a déclenché une forte polémique en Algérie et en France par ses déclarations concernant la colonisation, ce qui est particulièrement délicat dans le contexte des relations diplomatiques déjà tendues entre ces deux pays.
Lors de son passage sur CNews le 24 octobre, Tabarot a déclaré que la France n’avait « pas à s’excuser du passé, ni du présent ». Ces propos interviennent alors que Paris et Alger tentent de stabiliser leur relation après une série de tensions survenues l’été dernier.
Des gènes qui soulèvent le débat
La controverse a pris de l’ampleur lorsqu’il a été rappelé que le ministre est lié à Robert Tabarot, un figure notoire de l’Organisation armée secrète (OAS) active à Oran pendant la guerre d’Algérie. Plusieurs politiques de gauche, dont Thomas Portes de La France insoumise, ont vociféré contre ce qu’ils considèrent comme une continuité idéologique, affirmant : « Philippe Tabarot est le descendant de Robert Tabarot, un des fondateurs du Front de l’Algérie française et un leader de l’OAS à Oran. La colonisation, pour lui, c’est une affaire de famille ». Cette dimension familiale n’a fait qu’attiser les tensions sur le sujet déjà explosif de la mémoire coloniale.
Pour beaucoup, ces déclarations viennent contrecarrer les récentes initiatives lancées par Emmanuel Macron pour favoriser le dialogue mémoriel, principalement via son ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez.
Les accords de 1968 remis en question
En plus des excuses, Tabarot a aussi mis en évidence la nécessité de revoir les accords franco-algériens de 1968, en vigueur pour régir le statut des Algériens en France. Ces accords, souvent critiqués par certains secteurs de la droite française, instaurent un régime particulier pour les Algériens, différent du cadre légal général. Le ministre a soutenu que cette envisagée révision s’imposait pour rétablir un équilibre juridique avec d’autres communautés étrangères et qu’elle devrait être intégrée dans une politique migratoire jugée « cohérente et équitable ».
Des relations tendues entre l’Algérie et la France
Aujourd’hui, ces déclarations surviennent à un moment où Paris et Alger essayent de renforcer leur coopération suite à une série de crises diplomatiques suivies. La thématique mémorielle, souvent utilisée à des fins politiques des deux côtés, demeure un enjeu majeur qui exacerbe les relations.
Bien que le gouvernement algérien n’ait pas encore formellement réagi, l’engouement pour les propos du ministre sur les réseaux sociaux et dans la presse charrie des avertissements de tensions potentielles dans un contexte diplomatique déjà instable avec plusieurs échéances à l’horizon.
Source : ObservAlgerie
