Le Kurdistan irakien connaît des tensions palpables avec l’arrestation de Lahur Talabani, un des leaders de l’opposition, dans la nuit du 21 août. Cette opération a été spectaculaire, puisqu’elle a vu l’implication des forces gouvernementales qui ont tout mis en œuvre pour le capturer, menant à la mort de trois personnes et blessant plusieurs autres.
Lahur Talabani, cousin rebelle de l’homme fort local Bafel Talabani, est désormais accusé de complot criminel. Il est à noter que cela marquait la deuxième arrestation d’un opposant en seulement quinze jours, un signal fort de l’autorité en place à l’approche des élections fédérales.
Le raid a eu lieu avant l’aube du 22 août et des images diffusées par les médias kurdes montrent des combats intenses, avec des tirs d’artillerie visant un hôtel au centre-ville. Les forces de sécurité ont dû faire face à une résistance armée, ce qui aurait coûté la vie à plusieurs de leurs membres, y compris un soldat des opérations spéciales et un membre des forces antiterroristes.
Forte démonstration du pouvoir
Enchevêtré dans des conflits familiaux, cet épisode illustre l’emploi que fait Bafel Talabani, représentant du pouvoir, des services de sécurité pour maintenir son contrôle. Tom Préel, spécialiste de la région, précise que l’utilisation de force en plein contexte électoral démontre la vulnérabilité de l’UPK (Union patriotique du Kurdistan), surtout après la défaillance sur certaines promesses de campagne faites l’an dernier.
La réaction du Front populaire de Lahur Talabani a été de dénoncer l’arrestation comme étant hors-la-loi avec des accusations d’usage excessif de force, allant jusqu’à faire appel aux diplomates et autorités internationales pour qu’ils s’expriment à ce sujet.
En outre, un mandat d’arrêt pour Lahur Talabani a été émis, condamnant un plan jugé menaçant pour la sécurité. S’il est reconnu coupable, il risque jusqu’à sept ans de prison.
Depuis 2021, les relations entre Lahur Talabani et ses cousins s’étaient détériorées, entraînant son éloignement progressif du pouvoir. Avec ce dernier événement, la façade démocratique du Kurdistan irakien continue de se fissurer, accentuant l’absence d’un gouvernement stable depuis un an.
