Avec l’élection présidentielle qui se profile en Bolivie, de plus en plus de citoyens se rendent sur les listes électorales pour s’assurer qu’ils sont correctement inscrits. Cependant, une surprise désagréable attend beaucoup d’entre eux : plusieurs réclament des annulations de leurs inscriptions comme membres de différents partis politiques, et cela sans leur accord.
Reportage de notre correspondant Nils Sabin à La Paz
Dans la capitale, La Paz, les personnes font la queue devant le Tribunal Suprême Électoral pour contester leur présence sur des listings de membres de partis. Par exemple, Laura, qui souhaitait poser sa candidature pour un emploi n’exigeant pas l’appartenance à un parti, a découvert qu’elle était inscrite comme militante du MAS (Mouvement vers le Socialisme), né sous l’ère d’Evo Morales. D’expliquer : « Je ne sais pas depuis combien de temps ça dure, et sans ces élections, je n’aurais jamais su ».
La semaine précédente, 200 000 jurés chargés d’être présents dans les bureaux de vote lors de la présidentielle ont été tirés au sort. C’est en vérifiant sur le site du Tribunal que Gonzalo, qui pensait être dans les règles, a découvert son inscription en tant que militant. Il râle : « Bien que mon nom soit sur les listes électorales, je ne suis pas juré, et pourtant, il est indiqué que je fais partie du Mouvement Démocrate Social ».
Appels à sanctionner les partis
De son côté, Marta, qui se retrouve également dans cette situation compliquée, demande au Tribunal d’agir : « Il serait juste qu’ils comptent combien de personnes souhaitent annuler cette fausse adhésion, pour que les partis prennent la mesure de la situation ». En avril, le Tribunal a admis qu’il ne pouvait sanctionner les partis que si plus de 3 % des membres avaient été affiliés par erreur.
