Une déclaration qui ne laisse pas de marbre
Bruno Retailleau, le leader des Républicains et actuel ministre de l’Intérieur, a fait des vagues avec une déclaration tonitruante lors d’un entretien avec le magazine ultra-conservateur Valeurs Actuelles. Son verdict est sans appel : « Le macronisme s’achèvera avec Emmanuel Macron, tout simplement. »
Pour lui, ce courant politique n’est rien de plus qu’une simple image de marque, essentiellement ancrée dans la personnalité du président, plutôt qu’une vraie idéologie ou un mouvement bien défini. Ses propos ont rapidement suscité une réaction en chaîne au sein du camp présidentielle.
La droite affirme sa position
Lorsque interrogé sur son rôle dans la coalition gouvernementale, Retailleau a fait savoir que sa présence ne voulait pas dire qu’il adhérait au macronisme. Pour lui, il s’agit avant tout de répondre à l’intérêt général, tout en coupant les ponts avec la gauche qu’il qualifie de « mélenchonisée ». Retailleau souhaite créer une droite « utile mais pas soumise », et s’opposer fermement à la notion d’« en même temps » prônée par Emmanuel Macron, qu’il considère comme la source de l’« impuissance » dans la gouvernance.
Dans cette perspective, l’homme pousse pour un large front contre la montée de la France insoumise à l’aube des élections municipales de mars 2026. Selon lui, la droite doit s’imposer comme le fer de lance d’une coalition élargie, laissant toutefois de côté les détails sur une éventuelle alliance avec le Rassemblement national.
Coup de mou du gouvernement face aux critiques
En riposte à ces accusations, de nombreux membres de la majorité gouvernementale ont réagi vivement. Sur le réseau X, Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation, a mis en lumière la tentation de rupture de Retailleau concernant l’unité gouvernementale, jugeant cela contre-productif face aux extrêmes. Agnès Pannier-Runacher, chargée de la Transition écologique, a quant à elle, affirmé que le macronisme incarne l’idée d’action contre le populisme et d’unité contre la division.
Voici quelques uns des principaux retours des responsables du parti Renaissance :
- Aurore Bergé assure que le projet macroniste « ne s’arrêtera pas ».
- Marc Ferracci, ministre délégué à l’Industrie, parle de discours manquant de respect.
- Le parti Renaissance rejette les mots de Retailleau, les jugeant « inacceptables ».
Tensions et divergence au sein du gouvernement
Ces tensions ne sont pas une première. Déjà, au début du mois de juillet, des conflits étaient apparus après des déclarations controversées sur les aides à l’énergie renouvelable. Le président avait alors rappelé à l’ordre ses ministres, leur demandant de se concentrer sur leurs politiques. Cependant, cet appel ne semble pas avoir fait échos, aussi bien que le débat sur l’avenir du macronisme soulève toujours autant de passions.
Pour conclure, cet épisode expose à quel point l’équilibre entre collaboration et divergences en matière d’idéologie au sein de l’administration macroniste semble plus fragile que jamais.
