Des accusations de corruption menacent la présidence de Zelensky

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Un nouveau scandale de corruption a éclaté autour de Volodymyr Zelensky, deux mois après quatre ans de présidence sans grandes contestations, mettant en lumière des abus de la justice destinés à réduire au silence des voix critiques.

Récemment, le ministre de la Justice, Guerman Galouchtchenko, a été suspendu en lien avec une affaire de détournement de 100 millions de dollars du secteur énergétique, orchestrée par Timour Minditch, un proche du président.

Les choses se compliquent pour Zelensky, qui fait face à des critiques croissantes en raison de sa réponse à ces événements. En octobre, l’arrestation de Volodymyr Koudrytsky, ex-directeur d’Ukrenergo, a relancé les soupçons sur la vérité derrière ces accusations de détournement.

Des manifestants protestent contre l'annonce du gouvernement ukrainien visant à priver de leur indépendance les deux principales agences anticorruption, à Kiev le 24 juillet 2025
Des manifestants expriment leur mécontentement à Kiev contre les changements proposés par le gouvernement sur l’indépendance des agences anticorruption, le 24 juillet 2025.

Koudrytsky, actuellement sous caution, clame son innocence et affirme que ces accusations sont des représailles pour avoir critiqué la gestion russe des destructions des infrastructures énergétiques ukrainiennes.

Il y a exactement un climat suspicieux. Koudrytsky déclare que les pressions viennent directement des cercles proches de la présidence, avec pour but de décourager toute critique sur les affaires du pays.

Les réflexions sur ce retournement de la justice ne se limitent pas seulement à l’affaire Koudrytsky. D’autres figures notables en Ukraine s’inquiètent des implications politiques et judiciaires de cette affaire. L’avocat Roman Waschuk met en avant la fragilité des preuves contre Koudrytsky, tandis que la députée d’opposition Inna Sovsoune considère cela comme une manœuvre pour museler les critiques.

En réponse aux allégations qui entourent son gouvernement, Zelensky a dit que cela relève de la compétence du « système judiciaire ». Pourtant, sa décision de renvoyé Koudrytsky souligne des manquements dans la défense de ce qu’il qualifiait de système énergétique stratégique dû aux attaques russes.

La centrale question est également de plus en plus celle du pouvoir centralisé au sein de l’État, qui a nécessité des réformes en temps de guerre, mais qui semble peu en phase avec les attentes des alliés européens de l’Ukraine.

Microscopiquement, cette inquiétude autour de la corruption constitue une toile de fond plutôt troublante. Avec des scandales qui persistent depuis l’indépendance de l’Ukraine en 1991 et un faible respect des droits de l’homme et l’État de droit, le dernier rapport de l’UE pendant l’été a même pointé un retour en arrière dans la manière dont ces affaires sont traitées.

Dans un autre événement marquant, le maire d’Odessa, Guennadi Troukhanov, a perdu sa nationalité ukrainienne accusé d’avoir un passeport russe ce qu’il réfute également. On continue donc à voir un renforcement du contrôle présidentialiste qui pourrait empêcher le bon fonctionnement des autorités locales.

La situation au sein de NABU, l’autorité anticorruption ukrainienne, devient également précaire. Suite à l’arrestation d’un enquêteur pour supposée coopération avec la Russie, d’autres membres se sont vu contraints de céder sous pression, accentuant l’atmosphère de peur.

Les craintes soulevées par Daria Kaleniouk du Centre d’action anticorruption succèdent désormais à une inquiétude plus large s’agissant de la direction que pourrait prendre le pouvoir présidentiel. « Quel sera leur prochain mouvement ? Une simple protection de la corruption existante, ou au contraire une xpansion de la répression judicieuse ? » conclut-elle.

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