Dmitri Medvedev, qui a été président de la Russie, est désormais principalement connu pour ses propos cinglants et provocateurs.
Ces dernières années, il a largement délaissé son image de réformateur libéral au Kremlin pour devenir un habitué des critiques acerbes. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, Medvedev a multiplié les déclarations décriées aux yeux du monde, attirant même l’attention du président américain Donald Trump.
Après le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine début 2022, l’ancien dirigeant est devenu de plus en plus agressif sur les réseaux sociaux, comme Telegram et X. Finies les images d’un président moderne, épris de technologie; Medvedev préfère bousculer les conventions avec ses insultes envers le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et semble se réjouir des difficultés rencontrées par les pays européens, sans hésiter à brandir la menace d’une guerre nucléaire avec l’Occident.
Comme ses messages trouvent peu d’écho en Russie, où son influence a considérablement diminué, cela n’a pas empêché Trump de réagir en des termes vifs, ce qu’il ne s’était pas permis envers Poutine.
Des menaces nucléaires inquiétantes
La situation a pris une ampleur considérable lorsqu’à la récente une déclaration, Trump a évoqué le déploiement de sous-marins nucléaires afin de contrer les propos jugés dangereux de Medvedev. Ce dernier par ailleurs n’eut pas hésité à faire des références inquiétantes à des systèmes d’armes nucléaires soviétiques.
Auparavant, Medvedev avait même complimenté Trump pour son approche radicale des affaires mondiales, saluant son franc-parler auprès de Zelensky lors d’une rencontre controversée à Washington. En février dernier, il avait scandalisé en qualifiant le président ukrainien de « clown cocaïné » et de « porc insolent », tout en insinuant qu’il avait reçu une réaction réseautée de Trump.
Medvedev n’hésite pas non plus à imiter la rhétorique agressive en s’attaquant aux dirigeants européens. Par exemple, contre Friedrich Merz, futur chancelier allemand, Medvedev releva qu’il mentait « comme Goebbels. »
L’ombre d’un mentor
Né à Saint-Pétersbourg, tout comme Poutine, Medvedev a passé son parcours politique sur le devant de la scène à être l’ombre de son célèbre prédécesseur. Ce juriste a brièvement représenté l’aile libérale, mais a en réalité souffert de la montée du pouvoir des « siloviki », ce groupe influent des militaires et des services de sécurité du régime russe.
Sa carrière débute dans les années 1990 lorsque Poutine le nomme à des postes clés, avant que ce dernier ne salue l’élection de Medvedev à la présidence en 2008. Bien que cela ne soit qu’une « permutation » puisqu’il redevient Premier ministre, il tente tout de même d’apparaître comme un président de relation amicale avec les États-Unis en s’opposant aux approches plus fermes de Poutine.
Une image uniquement de façade
Amateur de rock, notamment le groupe Linkin Park, Medvedev présente une nuance de modernité ; des efforts sont faits pour se rapprocher de la Silicon Valley durant sa présidence, et même une abstention plutôt qu’un veto lors d’une résolution ONU en 2011 pourrait illustrer sa volonté d’ouverture sur le monde.
Cependant, cette décision a suscité l’ire de Poutine qui limitera depuis l’influence de Medvedev. Déplacé au Premier ministre en 2012, il perd de son éclat au profit de rôle beaucoup plus technique, attendant des stigmatisations qui déferleront plus tard avec la crise économique.
Avar et extrêmement présent sur les réseaux aujourd’hui, il est envisagé étant remercié des évidences de discorde avec l’Occident — tel qu’illustré alors sur les Ukrainiens. L’été dernier par exemple, il a encore frappé fort contre Emmanuel Macron en se moquant de ses visites en zone de guerre, le traitant de « trouillard zoologique ». Certains se demandent si ses provocations sont encore prises au sérieux, tandis que d’autres se demandent à quel point il est devenu l’outil tacite de la propagande du Kremlin.
