Un sondage récent réalisé par Angus Reid, et partagé par The Atlantic, nous révèle une transformation surprenante des perspectives canadiennes. Désormais, seulement 27 % des Canadiens voient les États-Unis comme un ami ou un allié, tandis que 46 % les considèrent maintenant comme une menace ou même un ennemi. Ce revirement d’opinion420 prouve à quel point la relation entre Ottawa et Washington s’est détériorée, surtout depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Malgré cette tension, les deux pays demeurent inextricablement liés: qu’il s’agisse de la protection des Grands Lacs, de la défense aériennes à travers le NORAD, ou des projets conjoints de défense antimissile. Cependant, la méfiance règne. Récemment, Trump a imposé des tarifs douaniers et a annulé plusieurs discussions commerciales. En plus, il a exprimé son mécontentement face à une campagne de communication de l’Ontario qui critiquait ses pratiques commerciales, tirée d’une citation de Ronald Reagan.
Cela illustre une tendance plus large de Trump, où il remet en question les alliances de longue date des États-Unis. Sa flambée militaire contre le Venezuela fait pourtant l’objet d’une inquiétude croissante parmi ses partenaires, alors que des pays comme le Vietnam et la Corée du Sud cherchent à diversifier leurs alliances. De manière même inédite, le nouveau président sud-coréen, Lee Jae Myung, a décidé de débuter ses visites officielles par le Japon, discriminant ainsi sa coopération avec une Amérique jugée de plus en plus imprévisible.
Vers l’Asie, doucement mais sûrement
Le Canada, malgré tout cela, ne peut se séparer aussi rapidement de son »meilleur ami, malgré lui »; son économie actuelle est encore trop liée au marché américain. Toutefois, le vent commence à changer à Ottawa, quel que soit le parti au pouvoir. Par exemple, Pierre Poilievre, chef des conservateurs qui harmonisait auparavant avec la rhétorique de Trump, accuse maintenant le gouvernement libéral dirigé par Mark Carney d’avoir perdu la guerre de l’automobile contre les États-Unis. En contrepartie, Carney met en avant des initiatives pour renforcer les relations économiques du Canada avec les pays asiatiques, espérant réduire cette dépendance qui devient rapidement alarmante.
Le Canada a quelques cartes en main: par exemple, taxer l’exportation d’aluminium, de nickel ou d’électricité vers les États-Unis et également attirer les talents, comme des chercheurs ou des ingénieurs américains préoccupés par la situation actuelle aux États-Unis. Par ailleurs, entre janvier et juillet 2025, notons que près de 150 Canadiens, dont deux enfants, furent détenus par les services d’immigration américains.
Malgré tout, les marges restent bien étroites. En multipliant les actions agressives contre son voisin supposé le plus pacifique, Trump prouve encore une fois que sa diplomatie est basée sur l’affrontement plutôt que sur la coopération. Ces stratégies engendrent des effets : les États-Unis perdent en crédibilité; ils sont maintenant perçus par leurs alliés comme un partenaire instable et dangereux.
Élargissant cette situation au Canada, c’est toute l’architecture occidentale qui se fragilise depuis le retour de Trump, provoquant une instabilité sur des enjeux critiques tels que le conflit à Gaza et la guerre en Ukraine.
