Récemment, la situation de Benyamin Netanyahou a pris un tournant inattendu. À peine revenu d’une opération militaire intense de douze jours contre l’Iran qui a coûté la vie à plus d’un millier de personnes, le Premier ministre israélien perd du terrain. Le New York Times a même parlé de « résurrection politique » à propos de sa carrière, qui avait atteint un point bas important.
Malgré le soutien continu de l’Occident, notamment aide militaire des États-Unis conséquente, Netanyahou commence à sentir la pression. Cela fait deux ans qu’il est à la tête d’un gouvernement critiqué pour sa gestion de la situation à Gaza, qui est perçue comme de plus en plus génocidaire.
À l’origine de son actuelle tourmente, l’annonce de la fin de l’exemption du service militaire pour les étudiants haredim a provoqué une onde de choc. Deux partis ultraorthodoxes, Judasime unifié de la Torah (UTJ) et Shas, ont décidé de quitter le gouvernement afin de protester contre cette mesure. Ces partis étaient essentiels à la coalition de Netanyahou. Le 14 juillet, le premier est parti, suivi par le Shas deux jours plus tard. Si ce dernier venait à rejoindre UTJ dans sa décision de se retirer complètement, cela mènerait la coalition à une situation critique avec seulement 50 députés sur les 120 que compte la Knesset.
Une coalition fragilisée
En misant sur une alliance avec les ultraorthodoxes et extrêmistes pour former sa majorité, Benyamin Netanyahou a également accordé des subventions majeures pour maintenir cette exonération militaire, datant de 1948. Cependant, la forteresse de son pouvoir commence à chanceler face au mécontentement croissant public, surtout dans le cadre de la guerre rurale contre le Hamas, qui rend ce régime d’exception mal vu.
Cette tension s’accroît alors que la cour suprême israélienne a ordonné dernièrement la conscription de ces étudiants. Dans ce climat délétère, Netanyahou commence à s’aliener certains de ses plus fervents supporters.
Les prometteurs ultranationalistes, qui militent pour la continuité de la colonisation, eux aussi rechignent à accepter toute solution à l’amiable ou cessation des hostilités.
Dans ce contexte chaotique, Netanyahou choisit donc de temporiser. Ayant déjà évité une dissolution potentiellement désastreuse en juin, il va maintenant profiter des vacances parlementaires d’été qui commencent le 27 juillet. Cela lui donne un répit, en interdisant un vote sur la dissolution du Parlement jusqu’à la fin octobre. L’espoir est de reconstruire une majorité.
Malheureusement, la situation humanitaire à Gaza est déjà alarmante, avec plus de 59,000 décès depuis le début du conflit en octobre 2023, essentiellement parmi la population civile, selon des rapports de santé du Hamas validés par l’ONU.
