Les écologistes face au défi des municipales lors de leur rentrée politique

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Marine Tondelier est à Strasbourg jusqu’au 23 août pour les universités d’été des Écologistes.
Marine Tondelier est présente à Strasbourg pour les universités d’été des écologistes jusqu’au 23 août.

POLITIQUE : Marine Tondelier, la secrétaire nationale des écologistes, est à la fois « concentrée » et « déterminée ». Après un été étouffant marqué par des vagues de chaleur, des sécheresses extrêmes et de redoutables incendies dans le sud du pays, elle a décidé de frapper fort lors de la rentrée. Elle s’affiche du côté des « tenaces ».

Actuellement, jusqu’au 23 août, Marine Tondelier est la cheffe intérimaire des Journées d’été qui se tiennent à Strasbourg. Dans l’agenda, l’événement propose toute une série de débats, ateliers et conférences, tout en réservant aussi des moments festifs comme un grand karaoké pour le dernier soir. Un moment de détente salvateur avant de passer aux choses sérieuses, car il va falloir s’attaquer rapidement à une question brûlante : les élections municipales, programmées dans sept mois.

Il y a cinq ans, les écologistes avaient surpris tout le monde en remportant des villes comme Strasbourg, Bordeaux, Lyon, Poitiers et Tours. L’enjeu de 2024 sera soigneusement de conserver ces pépites tout en cherchant à s’implanter encore plus à travers de nouvelles victoires. « Notre objectif est de conquérir davantage de municipalités, qu’il s’agisse de grandes métropoles ou de petites communes, et ce, peu importe le territoire », explique Marine Tondelier face à l’équipe de Libération.

Un casse-tête pour les alliances

Les discussions sont déjà bien entamées entre la gauche. Le défi restant à relever sera de faciliter une union efficace, surtout dans un contexte parfois tendu entre le Parti Socialiste et La France insoumise. Marine Tondelier rappelle que ce sont sur le terrain que les élu.es locaux décident des éventuelles unions dans leurs communes respectives.

À Montpellier, par exemple, les activistes écologistes ont décidé de passer à l’action contre le maire socialiste sortant, Michaël Delafosse, en choisissant cette fois de s’associer avec les Insoumis pour leur propre liste. La porte-parole locale, Julia Mignacca, exprime l’idée que « Montpellier subit le poids d’un PS peu engageant et dominant », ce qui pousse à « tourner la page ».

Corrélativement, les écologistes se retrouvent à jongler avec un dilemme : pactiser avec La France insoumise et risquer de froisser le Parti Socialiste, ou poursuivre la tradition d’union avec ce dernier, en délaissant les troupes de Jean-Luc Mélenchon. À un an de l’élection présidentielle, cela va donner lieu à un véritable casse-tête.

Les enjeux parisiens et les appels à l’unité

Dans la capitale, un récent sondage révèle que le candidat écolo, David Belliard, est en tête depuis l’aile gauche. Pour renforcer son pouvoir, il envisage de créer des accords locaux permettant une coalition de la gauche au sein de sa future mairie. Cependant, le socialiste Emmanuel Grégoire refuse d’instaurer toute association avec les Insoumis. La question se pose alors : David Belliard choisira-t-il d’ignorer les militants de Mélenchon au premier tour pour préserver son entente avec les socialistes ? S’il cherche toujours à forger une alliance« Il n’y a pas de projet irréconciliable », il va aussi plonger dans des discussions avec les socialistes et les communistes, sans drapeau de LFI en vue.

« Pas besoin de centrer trop d’importance sur cette rencontre où la majorité sortante se retrouve, », minimisent dans son entourage. Chaque personne présente se connaît bien, et tous entretiennent des relations. Si David Belliard aspire à une liste unie dès le départ, il vise aussi à garantir que le mérite ne soit pas nauséabond au second tour, car le fantôme du risque brandit un retour inattendu de Rachida Dati.

Le projet en question et les sommes de tensions

Face à cette complexité, il est crucial de garder à l’esprit que les écologistes se positionnent comme les passionnés du changement écologique, affirmant être en mesure de le faire à un niveau local. « Que vous soyez une grande ville ou un petit village, l’écologie en puissance a fait ses preuves sur le terrain », s’enthousiasme le bureau exécutif du parti.

Cependant, il serait sage de noter les controverses accumulées depuis 2020 par les élus écologistes, impliquant tout, de l’élimination des sapins de Noël aux incidents associés au Tour de France, soulevant des débats parmi les décideurs. En particulier, des allégations d’une détérioration des fonds publics, comme le montre le maire de Lyon, Grégory Doucet.

Ce alors que des flèches de critiques fusent de la part de leurs adversaires qui n’attendent que cela pour riposter au moment propice, alors que les Journées d’été qui durent trois jours conviendront idéalement pour discuter des possibilités et enjeux comporte un poids significatif pour les futures décisions présidentielles de 2027.

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