Une situation préoccupante pour les petits entrepreneurs
Selon une étude du syndicat des indépendants publiée le 9 octobre, un nombre alarmant de petits patrons, soit 92%, avouent avoir des difficultés financières. Sandrine, avec son mari, gère une agence immobilière et éprouve, elle aussi, des craintes pour l’avenir.
« Nous avons besoin de stabilité et de visibilité », a déclaré Patrick Martin, président du Medef, sur TF1, le 21 octobre. Alors que le projet de budget 2026 sera examiné le 27 septembre, il souffle sur des inquiétudes croissantes concernant les effets de ce budget.
Cette crise politique qui perdure depuis quelques mois exacerbe les craintes chez les entrepreneurs, particulièrement chez ceux qui dirigent de très petites entreprises. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 40 % des patrons craignent cette instabilité, 55 % affrontent des problèmes de trésorerie, et 16 % envisagent de fermer leurs portes avant fin 2025.
Le secteur immobilier, un domaine fragile
Sandrine, qui exerce à Nouvelle-Aquitaine, exprime son angoisse face à la situation : « Nous ne sommes qu’en octobre, et il est difficile de dire si nous pourrons surmonter cette tempête ou si elle nous serait fatale. »
Ayant plus de dix ans d’expérience, le couple a déjà traversé des tempêtes. Sandrine insiste sur le fait que l’immobilier est profondément influencé par la politique, autant que par les prêts bancaires et les aides d’État. Elle souligne également qu’après l’euphorie du post-COVID, les taux de prêts ont franchi la barre des 4,5%, amorçant ainsi un nouveau cycle de crise pour les petites entreprises.
Malgré leurs efforts, ils sont maintenant contraints d’orienter leur agence sans salariés, étant « écrasés par les charges d’une structure indépendante ». Malgré des journées prolongées, Sandrine et son mari tentent de limiter leurs retraits pour essayer de maintenir un salaire minimum.
Avec une clientèle en ventre mou face aux réticences des banques à accorder des prêts, les perturbations politiques affectent directement leur activité. Ils sont « systématiquement touchés par cette instabilité car nous dépendons énormément des banques, » rapporte Sandrine. La hausse de l’incertitude politique signifie également moins de prêts pour les clients potentiels.
Elle fait part de témoins similaires dans son secteur, des agents qui pensent déjà à fermer boutique sans savoir combien de temps ils pourront tenir le rythme actuel. Parmi leurs options pour limiter les charges, l’idée de passer en statut d’indépendant apparaît, mais elle reste une source d’inquiétude dans ce contexte de crise.
