L’Ukraine prévoit de réviser sa loi anticorruption contestée, selon un ministre

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L’Ukraine est sur le point de mettre à jour une loi qui a soulevé un tollé international, notamment parmi ses alliés, et qui a provoqué de nombreuses manifestations sur son territoire. C’est ce qu’a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, lors d’un échange avec l’AFP, juste avant un vote crucial au Parlement.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Sybiga lors d'une session du Parlement à Kiev le 8 mai 2025
Andrii Sybiga, ministre ukrainien des Affaires étrangères, s’adresse à l’Assemblée à Kiev, le 8 mai 2025.

Cette loi, adoptée le 22 juillet et promulguée tardivement, avait transféré l’agence nationale anticorruption (NABU) et le parquet spécialisé (SAP) sous le contrôle direct du procureur général, ce dernier étant lui-même nommé par le président. Cette décision a été fortement critiquée, tant par la société civile que par l’Union européenne.

Des milliers de citoyens étaient encore rassemblés à Kiev mercredi soir, exprimant leur désaccord par des manifestations de grande ampleur, la première depuis le début de l’invasion russe en 2022.

Pour apaiser la situation, le président Volodymyr Zelensky a proposé ce jeudi un nouveau projet de loi visant à restaurer l’indépendance des entités anticorruption. « Nous œuvrons rencontrer l’attente exprimée par la population », a déclaré Sybiga dans son message.

Le vote devrait intervention dès demain, le ministre réaffirmant que la lutte contre la corruption kérosène la gestion publique et fait partie des engagements prioritaires du président Zelensky.

Il a également ajouté que l’opinion de la société civile et de la jeunesse en proie à un intérêt croissant face à ce dossier était bien prise en compte par les décideurs politiques, tout comme les préoccupations de leurs partenaires internationaux.

Des manifestants crient des slogans et brandissent des pancartes lors d'une manifestation contre une loi qui supprime l'indépendance des agences de lutte contre la corruption NABU et SAPO, à Kiev, le 24 juillet 2025
Des manifestants brandissant des pancartes à Kiev, dimanche 24 juillet 2025, lors des protests contre la nouvelle loi anticorruption.

Sybiha a noté qu’il était essentiel de maintenir certaines protections autour de ces agences anticorruption contre des ingérences coercitives, notamment de la part de « structures sous influence russe ».

Ce ressentiment et cette nécessité de refonte viennent à la suite des craintes légitimes que les réformes ne compromettent la rigueur dans la lutte anticorruption.

Face à ces pressions renouvelées, le débat politique s’est intensifié autour de cette loi. Zelensky, lors des événements récents, a été contraint de justifier et de défendre monuments les prises de positions sur les effets d’une gestion anticorruption, voyant que certaines structures fussent jugées inopérantes.

Des manifestants crient des slogans et brandissent des pancartes lors d'une manifestation contre une loi qui supprime l'indépendance des agences de lutte contre la corruption NABU et SAPO, à Kiev, le 24 juillet 2025
Des manifestants actifs lors des rassemblements à Kiev, le 24 juillet 2025, provocant l’attention sur les impacts négatifs de la loi anticorruption.

Suite à ces événements, le président a déclaré qu’il avait « pris en compte » les inquiétudes exprimées lors des manifestations.

Nouveaux développements prévus

Le projet de loi préconisé doit être évalué lors des discussions parlementaires imminentes et vise à garantir l’indépendance des agencies anti-corruption tout en logeant des malices supplémentaires, telles que des contrôles rigoureux et réguliers pour le personnel d’information classifiée…

Dans une atmosphère tendue mais urgente, des centaines de personnes sont à nouveau apparues dans la rue mercredi soir, refusant fermement que ces cruciales agences anticorruption soient compromises. Ils scandaient : « Ne touchez pas aux agences », aussi que « le jour oû le peuple! » Voici une voix de la rue! Natalia, une de ces manifestantes, a confié que son espoir persistent concernant cette situation non éclaircie.

Elle a aussi rappelé à quel point « notre image à l’échelle mondiale a été impactée par le traitement de ce dossier. » Sa coéquipière, Olena, argumente mais de façon sceptique que « restaurer notre bon nom est un défi ». Alors que d’autres plus confiants comme Pavlo, croient quant à elles que ces remous ne nuient guère à la situation globale du pays dans ce cadre de guerre.

«Au stade des origines, le NABU et le SAP nous ont permis d’identifier des affaires notables de corruption, appliquées au sein de gouvernance », mais encore beaucoup se sont heurtées sans s’aboutir à la justice. Des inspecteurs de propositions suggèrent qu’après dix enquêtes que le NABU a arrétées, quelques-unes mais à peine trois seulement se sont soldées par les sanctions.

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