POLITIQUE – Il ne fait plus de doute que le renversement de François Bayrou sera une réalité le 8 septembre. En annonçant un vote de confiance au sein de l’Assemblée nationale à cette date, le Premier ministre a consenti à son propre effondrement. Les partis d’opposition, allant de La France insoumise au Rassemblement national, en passant par le Parti socialiste, ont clairement signifié leur intention de le faire tomber.
À présent, les instances dirigeantes des divers partis politique commencent à envisager l’après-Bayrou, faisant surgir toutes sortes de spéculations. Dissolution de l’Assemblée, démission d’Emmanuel Macron, désignation d’un nouveau Premier ministre… Les conjectures vont bon train. Peu importe le scénario qui se présentera le 8 septembre, Marine Tondelier se prépare à toute éventualité.
10 septembre : la CGT lance un appel à la grève « partout où c’est possible »
Mercredi 27 août, lors d’une vidéo, la secrétaire nationale des Écologistes a affirmé qu’elle était « au travail » pour anticiper l’avenir. Elle a précisé : « Les écologistes n’ont jamais reculé devant leurs responsabilités », prenant la parole face à la caméra depuis son bureau à Hélin-Beaumont dans le Pas-de-Calais. Elle a en fait convoqué une réunion de direction de son parti quelques heures auparavant pour commencer à préparer une potenti lle campagne pour les législatives.
« Nous n’avons pas peur de la dissolution, nous la préparons activement », a-t-elle déclaré. Contrairement aux socialistes et aux insoumis qui se préparent à retourner aux urnes mais plutôt de manière isolée, son objectif est de raviver l’espoir soulevé par le Nouveau Front populaire lors des mois de juin et juillet 2024. « Tandis que les macronistes s’enlisent dans leur blocage démocratique, et que le RN constitue une menace pour notre pays, il reste nous, chers camarades. Nous devons être à la hauteur », a-t-elle insisté. Puis elle a ajouté : « Oui, cela va être difficile, nous n’avons jamais prétendu que ce serait simple et confortable. Mais je ne vois pas d’autre issue ». Elle a ainsi posé les fondations d’un nouvel accord si des élections législatives étaient organisées bientôt.
Le NFP, un réflexe naturel
Marine Tondelier exhorte les forces de gauche et les écologistes à un travail commun pour l’issue du 8 septembre et rappelle qu’un an plus tôt, dans un contexte où le RN était proche du pouvoir, l’accord du NFP avait été « instinctif », « presque réflexe ».
L’été 2024 a vu la cheffe des Verts, mettre en lumière son rôle d’union dans la gauche, nouant des liens entre les deux rivalités, le PS et LFI. Les médias la qualifiaient d’« révélation » et notaient qu’après une campagne européenne désastreuse, elle avait relancé l’union et attiré l’attention sur le danger RN, un engagement qu’elle n’a jamais abandonné.
« Un Premier ministre issu du NFP »
Bien qu’elle se dit prête à la dissolution, Marine Tondelier préfère qu’Emmanuel Macron désigne un Premier ministre provenant du NFP, qui est devenu la première force le 7 juillet 2024. « Nous devons faire savoir à Macron que nous attendons un Premier ministre issu du NFP. Pour les majorités, nous irons les chercher », a-t-elle déclaré, faisant écho à son passé de collaboratrice à l’Assemblée auprès de Cécile Duflot. Selon elle, pour « garantir un budget adéquat pour le pays », la dissolution n’est pas la solution. « Ce n’est pas l’Assemblée qui manque de légitimité, c’est le gouvernement », a-t-elle laissé entendre.
En ce qui concerne la procédure de destitution, mise en avant par La France insoumise, Tondelier ne s’y oppose pas strictement mais considère que ce n’est pas le moment opportun de jouer cette carte. « Si Macron refuse de nommer le NFP à Matignon, la question de sa destitution se posera alors ». C’est un art d’ajuster ses partenaires.
