Pourquoi Robert Badinter a subi une telle haine après l’abolition de la peine de mort ?

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Des heures avant la panthéonisation de Robert Badinter

Le jeudi 9 octobre, alors que Robert Badinter allait prendre place au Panthéon, Philippe Val, un journaliste et proche du couple Badinter, a partagé ses réflexions sur la haine que l’ex-ministre avait essuyée suite à son rôle dans l’abolition de la peine capitale concrétisée en 1981.

Cette lutte pour mettre fin à la peine de mort lui a valu de nombreux détracteurs, qui, même après sa mort, n’ont pas hésité à faire parler d’eux. En effet, à la veille de la cérémonie, Libération a rapporté que la tombe spécialement aménagée pour l’ancien garde des Sceaux, décédé en février 2024 à 95 ans, avait été profanée, avec une inscription choquante retrouvée sur sa pierre tombale. Le parquet de Nanterre a été saisi pour enquêter sur cette affaire.

Des réactions vives durant la lutte

Tout au long de son mandat, de 1981 à 1986, Badinter était au cœur d’attaques virulentes de la part du public. Selon Philippe Val, qui a pris la parole dans une émission de France 2, Robert Badinter vivait un véritable cauchemar : “Tout le monde le haïssait”. En même temps, il expliquait l’isolement du couple : “Elisabeth me racontait qu’ils préféraient rester cantonnés à l’hôtel, incapable de sortir pour manger au restaurant dans la connaissance de la circonstance.” Les sentiments de haine n’étaient pas qu’une question de mots, mais une hostility palpable.

Poursuites judiciaires et défense courageuse

Philippe Val a également rappelé le célèbre procès de Patrick Henry en 1977, qui aurait enlevé et tué un enfant de 7 ans. Robert Badinter, avocat à l’époque, a bravé l’animosité du public en défendant l’accusé. À l’issue du procès, malgré une peine perpétuelle, il se souvient que l’ensemble du jury avait été dans l’incertitude de condamner à mort Henry.

La pression avant le procès

Lors d’un reportage diffusé pour la cérémonie, un présentateur avait déclaré : “Patrick Henry n’aura pas à subir la peine de mort, et c’est en grande partie grâce à Badinter.” Beaucoup admettent que l’avocat Jenn était marquée par une énorme pression lorsqu’il plaidait dans des affaires aussi graves que celle-ci. Eric Fottorino, le créateur du magazine Légende, racontait que Badinter préparait ses plaidoiries de façon méticuleuse sans jamais les lire devant la Cour : “Il plaidait avec ses émotions, au bord des nerfs.” Cela ne pouvait que rendre le débat encore plus difficile, faire face à une stigmatisation tout en combattant pour un idéal de justice.

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