Le Polisario a appris via Staffan de Mistura, l’envoyé spécial de l’ONU, une nouvelle proposition américaine sur le Sahara que Massab Boulos, conseiller du président Trump, a apportée lors de sa récente rencontre en juillet dernier.
À peine Staffan de Mistura a-t-il quitté les camps de Tindouf pour Laâyoune, que le bureau permanent du secrétariat du Polisario se réunissait pour une session extraordinaire. Celle-ci avait pour but d’analyser « l’évolution du dossier national à plusieurs niveaux : militaire, politique ainsi que la situation dans les territoires occupés et la gestion des affaires internes », comme le rapporte l’agence de presse SPS.
« Cette réunion a été convoquée pour discuter de la proposition faite par Staffan De Mistura à Brahim Ghali et ses collègues. Il a présenté l’option des États-Unis pour résoudre le conflit, qui consiste en une autonomie sous souveraineté marocaine », a déclaré à Yabiladi une source marocaine bien informée.
Le dilemme pour le Polisario
Rappelons que le 5 septembre, le conseiller de Trump a affirmé à De Mistura à Washington que « l’unique solution raisonnable pour le Sahara occidental est une véritable autonomie sous souveraineté marocaine ».
« Si le Polisario opte pour cette solution, des négociations devraient s’engager dans les mois suivants, sous l’égide des Nations unies, impliquant tous les acteurs concernés pour définir les contours de cette autonomie », a-t-il ajouté.
Si le raisonnement est froidement politique, il ne faut pas perdre de vue que la réaction du Polisario et de l’Algérie doit venir rapidement. Les deux entités vont devoir faire des propositions face aux États-Unis dans les semaines qui vont suivre, avant que le Conseil de sécurité ne prenne une décision attendue à la fin d’octobre. Cela explique la tenue de cette session extraordinaire au sein du secrétariat général du Polisario.
Pour l’instant, le Polisario n’a pas encore réagi positivement. À la fin de la rencontre le 21 septembre entre Brahim Ghali et Staffan de Mistura, une déclaration a été émise dans laquelle le Polisario a fait savoir que « la seule manière d’atteindre une solution pacifique et durable est que le peuple sahraoui exerce son droit à l’autodétermination et à l’indépendance ». Toute approche qui ignorerait cette volonté serait totalement inacceptable.
En septembre 2023, le Polisario avait déjà refusé une offre de l’administration Biden visant à régler la question du Sahara occidental, suite aux discussions qui avaient eu lieu dans les mêmes camps de Tindouf avec le diplomate américain Joshua Harris.
