Trump fait marche arrière sur la régulation des émissions de gaz à effet de serre

Estimated read time 4 min read

Ce mardi, l’administration Trump a annoncé un retournement majeur en matière de régulation des émissions de gaz à effet de serre, aggravant les défis déjà présents dans la lutte contre le changement climatique aux États-Unis.

Lee Zeldin, le chef de l’Agence fédérale de protection de l’environnement (EPA), a applaudi cette contraction des règlements, la qualifiant de « plus grande mesure de dérégulation de l’histoire américaine », tout cela depuis un concessionnaire automobile à Indianapolis.

Épaulé par l’industrie fossile, Trump n’a cessé d’intensifier les initiatives qui vont à l’encontre des efforts pour lutter contre le réchauffement climatique depuis son retour au pouvoir. Les États-Unis, étant le deuxième pays émetteur de gaz à effet de serre au monde et le principal dans l’histoire, subissent les conséquences de cette politique.

Cette annonce devra toutefois passer par une période de consultation publique de 45 jours avant toute application. Elle vise directement les décisions gouvernementales instaurées lors du premier mandat de Barack Obama.

L’“Endangerment Finding” de 2009 a constitué un cadre légal pour de nombreuses régulations, permettant à l’EPA de réguler les émissions de gaz à effet de serre suite à un jugement crucial de la Cour suprême. Cependant, cette fois-ci, sous Trump, l’EPA a révisé son approche dans un document de 302 pages, remettant en question des consensus scientifiques établis et affirmant que les événements météorologiques extrêmes n’ont pas franchement augmenté, tout en pointant les “effets bénéfiques” liés aux émissions de gaz, comme la productivité agricole.

– « Dépraver le pays » –

Lee Zeldin, tout en défendant cette initiative sur le tout nouveau podcast Ruthless, a indiqué que certaines personnes pro environnement vivent pour endommager le pays en portant un masque de justice écologique. Le résultat de cette décision inclura un assouplissement des réglementations pour l’automobile, visant à renverser les nouvelles incitations vers les véhicules électriques imposées sous le mandat de Joe Biden.

Aux États-Unis, le secteur des transports représente la plus grande source d’émissions de gaz à effet de serre, car la majorité des Américains se déplacent en voiture dans leur quotidien echamp.

Si l’industrie des transports américaine était un pays, elle deviendrait le quatrième plus important émetteur mondial de gaz à effet de serre, selon les données du Natural Resources Defense Council.

En plus de déréguler l’automobile, cette décision mise en cause les normes concernant les émissions des centrales à gaz et à charbon, qui représentent environ 60 % de la production électrique aux États-Unis.

Dan Becker du Center for Biological Diversity a exprimé son inquiétude que, bien que la décision de 2009 ait résisté à plusieurs attaques judiciaires, ce soit maintenant le gouvernement lui-même qui s’attaque à de telles réglementations essentielles.

– « Des décisions incompréhensibles » –

Ce recul pourrait être contesté en justice, probablement jusqu’à la Cour suprême. Si cette dernière accorde raison à l’administration Trump, cela entraînerait un changement de jurisprudence significatif, issue même d’une décision de la Cour suprême en 2007 à l’origine de l’Endangerment Finding.

Dan Becker espère que les juges considéreront la situation depuis une optique scientifique plutôt que politique, bien qu’il reconnaisse que la Cour suprême est « très politisée » en l’état actuel, avec une majorité conservatrice.

Pour Camille Pannu, experte en droit environnemental à l’Université de Columbia, les arguments juridiques présentés par l’administration Trump manquent de solidité. Ils espèrent, selon elle, adopter une position laxiste pendant leur mandat présidentiel, profitant ainsi du temps que prendra le traitement des recours juridiques.

Depuis son retour, Trump a non seulement abandonné l’Accord de Paris sur le climat, mais il a également encouragé l’exploitation du gaz et du pétrole dans des zones sensibles, comme certaines régions d’Alaska. Cette récente annonce intervient alors que le pays est frappé par une série de vagues de chaleur et d’événements climatiques extrêmes, tel que les inondations dévastatrices au Texas qui ont causé plus de 100 décès.

Related Posts: