Durant un sommet rassemblant plusieurs dirigeants, Xi Jinping, président de la Chine, et Vladimir Poutine, son homologue russe, ont riposté avec force aux critiques des États-Unis et de l’Occident ce lundi. Ce rassemblement visait à établir des bases pour une gouvernance mondiale alternative dans un monde en complète agitation.
À l’ouverture de la rencontre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Tianjin, M. Xi a vivement critiqué ce qu’il appelle une « mentalité de guerre froide » et a désigné des « actes d’intimidation » qu’il attribue implicitement aux États-Unis. D’autre part, Poutine a encore une fois accusé l’Occident d’avoir exacerbé le conflit en Ukraine.
Au cours du sommet, Xi Jinping a mis en avant l’idée de l’OCS comme un modèle de multilatéralisme à une époque marquée par des tensions géostratégiques. Il a invoqué un « esprit de Shanghai », soulignant que le monde connaissait « des turbulences et des transformations ». Il a également saisi l’occasion pour défendre le système des Nations Unies et l’Organisation mondiale du commerce.
Il a spécifiquement alerté sur la nécessité de « rejetter la logique de confrontation et de blocage » et a prôné un « monde multipolaire juste et ordonné » ainsi qu’une « globalisation économique équitable ».
Poutine, pour sa part, a de nouveau pu expliquer la nature de ses actions en Ukraine, ajoutant : « Cette crise ne résulte pas d’une attaque russe mais d’un coup d’État en Ukraine soutenu par l’Occident », tout en rejetant les tentatives occidentales d’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN.
Tensions systémiques et réalités géopolitiques
Ce sommet a rassemblé une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, réunissant aussi des partenaires et observateurs de l’OCS, ainsi que des représentants d’organisations locales et internationales. L’événement, considéré comme le plus significatif depuis la formation de l’OCS en 2001, s’est déroulé dans un contexte de crises aiguës affectant les membres tels que confrontations commerciales américaines contre la Chine et l’Inde, ainsi que la guerre en Ukraine.
Les nations faisant partie de l’OCS regroupent environ la moitié de la population mondiale et 23,5% du PIB global, et sont souvent perçues comme un contrepoids à l’OTAN, d’autant plus que leur région renferme d’importantes ressources énergétiques.
Une vitrine de puissance pour la Chine
Ce sommet représente une occasion pour la Chine de démontrer non seulement sa portée diplomatique, mais aussi sa force stratégique, tout en se présentant comme un acteur clé pour assurer la stabilité dans un environnement mondial fragmenté.
Poutine et d’autres leaders profiteront des prochaines étapes de cet événement pour assister à une parade militaire à Pékin pour commémorer la fin de la Deuxième Guerre mondiale. De plus, le dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, a été annoncé pour cet événement, témoignant des alliances croissantes entre la Russie et la Corée du Nord.
Les soupçons planent sur le soutien présumé de la Chine à la Russie dans le conflit ukrainien, tandis que Beijing se pose en médiateur neutre, blâmant les pays occidentaux pour prolonger les hostilités par leurs apports militaires à l’Ukraine.
Ce sommet ouvre la perspective de nombreuses entretiens bilatéraux, avec des rencontres entre Poutine et ses homologues turc et iranien, ainsi qu’avec le Premier ministre indien déjà planifiées.
