Emmanuel Macron en Chine : La France cherche des avancées technologiques

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Le président Emmanuel Macron fait ses premiers pas en Chine ce mercredi dans le but d’amener le géant asiatique à envoyer plus d’argent en France. Dans une période où les technologies avancées se multiplient, la France espère tirer profit des innovations chinoises pour rattraper un certain retard industriel.

Selon les toutes dernières nouvelles rapportées par l’Élysée, nous assistons à un véritable changement de dynamique. Pendant les quarante dernières années, les transferts de technologie avaient majoritairement circulé de l’Europe vers la Chine, notamment avec la vague d’implantations d’entreprises européennes dans le pays depuis les années 1980.

Alors que la France a investit 40 milliards d’euros en Chine en 2023 (trois fois plus que les 13,5 milliards d’euros que les Chinois ont mis en France), Pékin se distingue surtout dans des secteurs d’avenir comme les batteries, l’énergie solaire et les voitures électriques.

Nicolas Dufourcq, qui dirige Bpifrance, a exprimé sa conviction : « Tout s’est inversé. Maintenant, ce sont nous, les pays émergents. Il est essentiel que nous réclamer des « +joint venture+ » pour un vrai transfert de technologie avec nos partenaires. »

L’un des exemples notables mis en avant par l’Élysée est d’Orano, qui a formé une collaboration avec XTC New Energy fin 2024 pour produire des matériaux critiques à Dunkerque. Cependant, le gouvernement français ne veut pas imposer de règles spécifiques concernant ces joint ventures.

Alors que cette approche est qualifiée de positive par Philippe Aghion, lauréat du prix Nobel d’économie, il affirme qu’il faut veiller à ce que les transferts technologiques soient réciproques afin que les intérêts français soient pleinement protégés.

Fierté et prudence face à la concurrence européenne

L’Élysée souligne également l’importance de maintenir la souveraineté nationale, rappelant le cas fiasco de Huawei, dont la première richesse hors de Chine devrait ouvrir en Alsace en 2025 alors qu’elle reste inactive. En 2023, la Commission européenne a adopté une ligne stricte contre Huawei, en recommandant à ses Membres et aux opérateurs de l’évincer de leurs réseaux 5G.

D’après les autorités françaises, les affaires stratégiques doivent appartenir entièrement à la sphère de la souveraineté nationale. Cela étant dit, de son côté, la Chine trouve de l’intérêt à investir en Europe pour contourner les obstacles économiques en raison de tensions commerciales croissantes.

Philippe Aghion souligne que l’Europe, étant un vaste marché, reste une opportunité pour la Chine. Notamment, l’Europe est encore en tête en matière de publications de recherche, et bien qu’il existe une excellente doctrine scientifique, les moyens pour faire progresser l’innovation sont parfois insuffisants. D’où l’intérêt de la Chine pour des initiatives conjointes avec des chercheurs européens.

Cependant, tous ces échanges peuvent ne pas se traduire par une priorité pour la France dans la vue de la Chine, avertit Dufourcq. À l’occasion d’un récent voyage, il a remarqué que les Chinois critiquent souvent le haut coût du travail et les disputes sociales en France.

La compétition entre les pays européens

En 2023, on recense plus de 250 filiales d’entreprises chinoises en France, fournissant près de 24.000 emplois. Cependant, des pays tels que la Hongrie et l’Espagne parviennent à attirer davantage de superbes accords avec des poids lourds chinois du secteur des batteries et des véhicules électriques, au risque de compromettre les échanges réciproques.

Des rapports indiquent que ces pays favorisent une production où les composants ainsi que la main d’œuvre sont d’origine chinoise. Cela profite à certains qui estiment que la Hongrie a réussi à capter un tiers des investissements chinois en Europe l’année dernière, selon une étude par le groupe Merics et Rhodium.

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