L’intelligence artificielle, selon certains, représente une avancée technologique majeure, tandis que d’autres y voient une menace pour nos valeurs démocratiques ou simplement une illusion sans fond. À ce jour, les investissements dans ce secteur atteignent des sommets impressionnants. Pour 2024, OpenAI a prévu d’allouer plus de 1 000 milliards de dollars à son développement, mais ces dépenses faramineuses ne semblent pas encore correspondre aux revenus effectifs générés par l’IA.
Il y a ceux qui croient au potentiel révolutionnaire de ces technologies. En revanche, d’autres mettent en garde contre cette frénésie qui encourage des dépenses lorsque les retours ne suivent pas. Les différents acteurs liés à l’IA continuent de dépenser d’énormes sommes pour sécuriser leurs approvisionnements en microprocesseurs ou même construire des centres de données — Google, par exemple, a même prévu l’édification de centrales nucléaires pour garantir leur approvisionnement énergétique.
OpenAI, là où tout a commencé avec le chat intelligent ChatGPT, a humoré la situation en affichant un chiffre de 13 milliards de dollars en revenus au cours de l’année écoulée. C’est un chiffre en hausse, indéniablement, mais très modeste comparé à ses dépenses. Quant à ses accords réalisés pour capter une puissance exceptionnelle de calcul, le Financial Times estime ces engagements à plus d’un millier de milliards de dollars pour les années à venir.
Les investisseurs perdent le nord ?
Certes, OpenAI ouvre son portefeuille à des sommes gigantesques, mais il convient de noter que l’entreprise encaisse des pertes significatives et ne prévoit pas de devenir rentable avant 2029. Même ceux qui surfent sur l’optimisme concernant l’avenir de l’IA, comme Jeff Bezos, avouent que les investissements sont désormais détachés de la réalité concrète. À la Tech Week en Italie début octobre, Bezos a déclaré que « lorsque les investisseurs s’enthousiasment à un point tel, ils soutiennent toutes sortes d’idées, qu’elles soient si bonnes que cela en est gênant ».
Ce phénomène rappelle les débuts marquants de la bulle Dot Com. À ce moment-là, l’idée que le web pourrait transformer radicalement l’économie entre les mains de simples entrepreneurs du garage a irrémédiablement engendré un flux monétaire démesuré, sans se soucier de la viabilité des modèles économiques derrière ces entreprises. La suite est connue, la bulle a fini par exploser, laissant beaucoup de pertes sur le carreau.
Nvidia, reine du marché des puces
En dépit de la nature spéculative entourant l’IA, les investissements continuent de doper la fabrication technologique. Des entreprises de la trempe de Nvidia et AMD, qui conçoivent des semi-conducteurs, ajoutent de précieuses ressources – dimensionnant ainsi leur participants. En fait, Nvidia est devenue l’entreprise la plus précieuse du monde en quelques mois, avec une valuation frisant les 3 000 milliards de dollars, devançant neidre des titans comme Apple ou Microsoft.
Les investisseurs transforment leur foi en prévision d’une demande continue pour réaliser une puissance de calcul accrue. Cependant, ce cycle pourrait bien débuter une dynamique dangereuse. En septembre dernier, Nvidia a injecté quelque 100 milliards dans OpenAI, assurant que celui-ci aurait à acheter leurs composants. OpenAI, en retour, a pris 10 % de parts dans AMD, tout en signant des accords pour se rabattre massivement sur des puces concurrentielles de Nvidia. Ce dépepuis des financements en circuits fermés donor un sentiment d’instabilité. Si l’IA ne tient pas ses promesses, les conséquences pour cette industrie deviennent inévitables et pourraient s’achever en une débâcle.
