Londres pousse Google et Apple à ouvrir leurs plateformes

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Mercredi, la CMA, l’organe de régulation de la concurrence au Royaume-Uni, a émis un avis révélateur. Selon eux, Apple et Google ont une emprise très forte sur le marché des smartphones et tablettes, ce qui mériterait une approche plus rigoureuse de leur part. En gros, elles pourraient bientôt être contraintes d’ouvrir plus leurs plateformes.

La CMA a déclaré : « Ces entreprises détiennent un pouvoir de marché important et sont stratégiquement cruciales sur leurs propres systèmes », ce qui leur a même valu le titre de « sociétés stratégiques ». Cela dit, cette désignation ne signifie pas immédiatement des changements radicaux, mais la CMA envisage des actions ciblées dans un futur proche pour garantir une vraie juste concurrence.

Suite à cela, Google n’a pas tardé à exprimer son mécontentement. L’entreprise a qualifié cette décision de « décevante et sans fondement », en soulignant que son système Android est, au contraire, un moteur de concurrence. Oliver Bethell, son directeur de la concurrence, a indiqué que « tout le monde peut créer et personnaliser des appareils avec Android », qui est un système open source. De plus, Google admet déjà des applications provenant d’autres plateformes.

Une concurrence affiche ses dents

Du côté d’Apple, on affirme vivre « une concurrence intense » sur tous les fronts et qu’ils s’efforcent constamment de produire les meilleurs produits et services pour leurs utilisateurs, comme l’a affirmé un porte-parole.

Cette initiative de la CMA fait partie d’une nouvelle régulation introduite début janvier. Cette régulation est inspirée du récent Règlement sur les marchés numériques en Europe (Digital Markets Act), qui impose certaines règles aux géants tech, notamment Apple, Google et Meta, pour éviter les abus de position dominante.

Apple a son mot à dire, rappelant au Royaume-Uni de veiller à ne pas suivre le chemin de l’UE, car cela entraînerait des conséquences: altération de la protection de la vie privée, retard dans l’accès aux nouvelles fonctionnalités et dégradation de l’expérience utilisateur.

Fin janvier, la CMA avait commencé à explorer les écosystèmes d’Apple et Google, en scrutant tout, des systèmes d’exploitation (iOS et Android) aux boutiques d’applications, ostensiblement en quête de « plus de compétitivité et une gamme d’options plus large ».

Un des axes d’amélioration suggérés était d’autoriser les utilisateurs à effectuer des achats en dehors des plateformes officielles : par exemple pour les abonnements de streaming, evitando certaines commissions.

Une situation en tandem mouvementé

Pour cibler plus spécifiquement Apple, la CMA souhaite, entre autres, améliorer l’accès des développeurs aux fonctionnalités essentielles des appareils et réduire les obstacles auxquels ils font face concernant les portefeuilles numériques.

Pour Google, tout cela reste encore flou, étant donné qu’il est encore impossible de savoir quelles mesures la CMA mettra vraiment en œuvre suite à ce nouveau statut.

Cette même entreprise californienne a récemment été qualifiée de « société stratégique » dans le domaine de la recherche en ligne en raison de la domination de son moteur de recherche.

En outre, la CMA a précisé que l’assistant IA de Google, Gemini, ne fait pas encore partie de cette qualification.

Il est à noter que cette désignation a déjà fait réagir Google, qui souligne que cela pourrait compromettre l’innovation au Royaume-Uni. À l’heure actuelle, Google emploie plus de 7000 personnes au Royaume-Uni, tandis qu’Apple en a autour de 8000.

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