MediaTek entra dans la bataille avec sa toute nouvelle puce : la cinquième génération de son processeur high-tech pour smartphones, le Dimensity 9500. Ce processeur s’attaque directement aux très prisées Snapdragon Elite de Qualcomm, qui domine depuis longtemps le marché des smartphones Android premium. Même si Qualcomm est actuellement le numéro un avec une forte présence sur le segment haut de gamme, MediaTek semblait de plus en plus représenter une menace sérieuse.
Avec une enchère de 45 % de parts de marché en Chine, tout en affichant une croissance explosive de 350 % dans le segment premium depuis 2022 (en partant de très peu, il est vrai !), MediaTek ne se contente pas de suivre, mais écrase la concurrence.
Découvrez les nouveaux cœurs ARM C1
Construit chez TSMC en gravure N3P (soit 3 nanomètres, bien que le terme soit un peu abusif), le SoC de MediaTek introduit des cœurs ARM C1 récents. On trouve huit cœurs ultra-performants, avec un ARM C1-Ultra à 4,21 GHz, trois cœurs C1-Premium à 3,5 GHz et un quatuor de cœurs ARM C1-Pro à 2,7 GHz.
Comparativement à son prédécesseur (le Dimensity 9400), le rapport performance/prix semble particulièrement séduisant : jusqu’à 32 % d’augmentation des performances en mono-cœur et une réduction de 37 % de la consommation d’énergie. Ces chiffres, bien qu’à prendre avec des pincettes, témoignent d’une avancée élogieuse en matière d’architecture.
Des Extensions CPU pour une IA plus performante
Les calculs liés à l’intelligence artificielle ne dépendent pas seulement du GPU ou du NPU. Les nouveaux cœurs CPU ARM profitent de l’extension matricielle de deuxième génération, celle que l’on appelle SME2 (scalable matrix extension). Ces unités de calcul viennent innover pour les tâches complexes qui échappent au NPU et trop techniques pour le GPU, qui, bien qu’efficace, peine sur les tâches démesurées.
En amplifiant le pouvoir de calcul de la partie CPU, MediaTek ajoute une nouvelle dimension pour son Dimensity 9500, capable ainsi de réaliser la détection d’objets 57 % plus rapidement et réduire les dépenses énergétiques d’environ 50 % lors des tâches d’encodage ou de décodage.
Un GPU (encore) issu d’ARM
Contrairement à des géants comme Apple, Qualcomm ou Samsung, qui développent leurs propres GPUs, MediaTek continue de parier sur une puissance pure avec un GPU signée ARM, en l’occurrence la version 14 cœurs du tout dernier Mali G1-Ultra. Les progrès grillent la création d’ombres et de réflexions beaucoup plus réalistes via le ray-tracing.
Avec un accroissement de 40 % des performances en matière de ray tracing par rapport à son prédécesseur, et une coopération sympathique avec l’API Vulkan 1.4 et les moteurs de jeux Unreal Engine 5.5 et 5.6, ce GPU a aussi de très bons atouts pour les tâches liées à l’IA. Malgré tout, on pourrait se demander pourquoi MediaTek n’exploite pas pleinement ses liens avec Nvidia, un autre acteur avec lequel elle coopère en vue des développements de puces pour PC et véhicules. Joint par Les Numériques, MediaTek a réservé à sa réponse un silence qui en dit long : « Nous avons plusieurs projets ensemble, sans pour autant commenter. »
NPU : Mémoire intégrée et modèles d’IA ultra-légers
La nouvelle Neural Processing Unit (NPU) qui fait son apparition intègre deux innovations exclusives. La première, c’est la prise en charge du LLM ultra léger créé par Microsoft, connu sous le nom de Bitnet b1.58bit. Excellent choix, car il est très léger avec une précision réduite à un seul bit.
Cet LLM est un modèle incroyablement efficace, n’occupant que 400 Mo de mémoire malgré ses 2 milliards de paramètres, et se montre plus économique qu’un bon nombre de ses concurrents. Effectivement, un benchmarking fasse à des modèles plus costauds comme Llama 3.2-1B ou Gemma-3-1B l’a placé en tête. Une avancée prometteuse pour des terminaux dotés de plus d’intelligence sans taper dans nos batteries.
Autre atout, la mémoire intégrée, appelée Compute-In-Memory (CIM), équivalente à ce que l’on connait des mémoires cache L1, limitée en quantité. L’objectif ? Réduire la latence lors des accès entre le NPU et le RAM, tout en limitant notre consommation d’énergie – jusqu’à 42 % d’économies annoncées lors de l’utilisation de ces petits LLM.
Ayant s’équiper contre Qualcomm ?
Alors que MediaTek se vante d’avoir réalisé des progrès impressionnants avec son passer de 350 % en haut de gamme, il ne faut pas oublier qu’ils partent d’une risques conséquentes sur ce segment, toujours léthargiquement dominé par Qualcomm. La question cruciale se repose également sur la recette : dans quelle mesure MediaTek pourra-t-il proposer une version moins onéreuse de son nouveau produit tout en conservant une qualité de gravure analogue à celle de Qualcomm, d’un point de vue agile financier.
Mais une promesse attend la bande passante sur cette prochaine édition promise en gros pas. En effet, MediaTek collaborera avec TSMC autour d’un processus N2P prévu pour le concept d’un successeur de la puce actuelle. Le futur SoC bénéficiera non seulement d’améliorations architecturales, mais également d’une production économe en énergie, assainissant jusqu’à 36 % sur les consommations énergétiques !
