Microsoft persiste dans sa volonté de transformer Windows avec l’intelligence artificielle, et la résistance des utilisateurs ne s’est pas fait attendre.
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Pavan Davuluri, responsable de Windows chez Microsoft, pensait sûrement qu’il allait fêter une avancée majeure. La semaine dernière, il a partagé un tweet sur X, annonçant que : « Windows évolue vers un système d’exploitation agentique », en lien avec Microsoft Ignite, l’événement phare de l’année à San Francisco. Les internautes n’ont pas tardé à répondre avec force, critiquant ce projet de Windows assisté par une IA.
Microsoft réorganise: Windows 11 adopte l’IA à 100%
Microsoft met le paquet sur ses ambitions en matière d’intelligence artificielle. En septembre dernier, l’entreprise a rassemblé ses équipes d’ingénierie de Windows, qui étaient auparavant dispersées depuis 2018. Les équipes qui travaillaient sur le cœur du système, liées à Azure, rejoignent désormais celles qui se concentrent sur l’interface et les fonctionnalités destinées au grand public. L’objectif est de « réaliser notre vision d’un Windows agentique », selon une note interne de Davuluri publiée par The Verge.
Le terme OS agentique désigne un système capable d’anticiper les besoins de l’utilisateur, d’automatiser des tâches complexes et de prendre des décisions sans nécessiter une intervention humaine. Ainsi, au lieu de simplement exécuter des demandes, Windows deviendrait proactif grâce à des outils IA comme Copilot, qui s’occuperaient de la gestion de fichiers, d’applications et de ressources de façon autonome. Ceci s’inscrit dans une démarche plus générale : en janvier 2025, Microsoft a créé une division CoreAI destinée à rassembler tous ses outils d’intelligence artificielle, avant d’y intégrer GitHub en août.
Windows 11 : une IA qui observe ce qui apparaît à l’écran
Avec l’introduction de Copilot Vision, Microsoft pousse encore plus loin l’intégration de l’intelligence artificielle dans Windows 11….
Une réaction unanime qui déroute Microsoft
Une franche résistance à l’intégration de l’IA dans Windows est palpée parmi les utilisateurs.
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Les réactions négatives au tweet de Davuluri sont frappantes. « Stop avec ces aberrations. Personne n’en veut ! », a fait écho l’un des premiers commentaires. Un autre interpelle le dirigeant : « Vous recevez des retours globalement négatifs sur tout ce qui concerne l’IA et pourtant vous continuez. Pourquoi ? » Ces messages témoignent d’un sentiment partagé ,et dépassant le cercle des techs. Dans les forums, l’avis est sans équivoque : Microsoft semble foncer droit dans une direction que personne n’a souhaitée.
Les critiques ne portent pas tant sur la technologie IA elle-même, mais sur l’ordre des priorités de Microsoft. Beaucoup critiquent des problèmes plus pressants avec Windows. La stabilité du système soulève des inquiétudes : chaque mise à jour semble engendrer de nouveaux bugs, bien que l’entreprise assure avoir un programme de suivi des anomalies avant les déploiements. « Windows devient un amas de bogues indémêlables », tonne un internaute. « Vous avez complètement ruiné ce qui était déjà un produit imparfait à la base. »
Windows 11 : une possibilité de désactiver l’IA générative
Dans Windows 11, un simple clic permet d’interdire à l’OS et aux applications d’utiliser l’IA générative localement…
Les nombreux reproches adressés à Windows 11
La colère des utilisateurs se nourrit aussi de l’expérience quotidienne avec Windows 11. Le système tente de forcer l’utilisation de OneDrive, le service de stockage en ligne de Microsoft, ainsi que de Copilot, son assistant IA intégré. De plus, l’obligation de nécessiter un compte Microsoft lors de l’installation engendre une forte grogne. Windows 11 se distingue actuellement comme le seul système d’exploitation moderne à imposer ce type de connexion permanente, tandis que des systèmes comme Android, iOS, macOS et même Chrome OS permettent encore une inscription locale hors ligne. N’oublions pas Linux, en effet.
La résurrection de Cortana par Microsoft, boostée à l’IA.
Microsoft
Ce mode d’action alimente l’idée que Microsoft exploite Windows pour maximiser ses revenus, transformant un logiciel payant en plateforme de services. Les réductions budgétaires drastiques dans les divisions Xbox et Surface pour financer les infrastructures IA préoccupe également de nombreux observateurs. L’entreprise semble sacrifier ses produits existants au profit d’une technologie que, semble-t-il, le grand public refuse.
Satya Nadella, CEO de Microsoft, a déclaré en début d’année que l’IA composait « dix ans de changements en trois ans ». Certes, mais il semble que cette accélération soudaine laisse de côté ceux qui utilisent simplement Windows pour travailler, sans vouloir qu’une intelligence autonome fouille dans leurs fichiers. Le fossé entre l’ambition technologique et les attentes pratiques n’a jamais été aussi large.
